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Oeuvres de Lonergan |
Article publié originellement dans Sapientia Aquinatis, volume 1
Isomorphisme de la pensée thomiste et de la démarche scientifique Deux ensembles de termes, disons A, B, C... et P, Q, R... seront qualifiés disomorphiques si la relation entre A et B et la relation entre P et Q sont similaires, et quil y a également similitude entre les relations A-C et P-R, entre les relations B-C et Q-R, etc. Lisomorphisme suppose donc différents ensembles de termes. Il ne comporte aucune affirmation ni aucune négation de similitude entre les termes dun ensemble et ceux dautres ensembles. Il pose plutôt quil y a similitude entre le réseau des relations dun ensemble et les réseaux des relations dautres ensembles. Je me propose ici de signaler brièvement un isomorphisme, celui de la pensée thomiste et de la démarche scientifique. La pensée thomiste, bien sûr, cest la pensée de Thomas dAquin. Quant à la démarche scientifique, il convient de souligner que lexpression désigne ici la pensée du scientifique en tant que scientifique, et non les incursions des scientifiques en philosophie. Mon propos nest pas la pensée thomiste en elle-même, ni la démarche scientifique en elle-même - malgré lintérêt de chacune mais les deux à la fois. Leur examen simultané fait ressortir un isomorphisme, une vaste analogie de proportion, centrée sur une similitude structurelle, et faisant entièrement abstraction des matériaux qui entrent dans les structures. Enfin, si lon saisit cette analogie, on verra, je pense, que les différences matérielles sont beaucoup moins importantes quil ny paraît lorsque lattention est accordée aux matériaux et non à la structure, comme cest souvent le cas. Notons une première similitude : celle entre la relation hypothèse-vérification et la relation définition-jugement. Lhypothèse du scientifique, simple objet de pensée en fait, accède, par la vérification, au rang dobjet de connaissance scientifique. De même, la définition thomiste, qui nest ni vraie ni fausse en elle-même, devient par le jugement un élément dune affirmation vraie ou fausse de connaissance du réel. Deux observations dimposent ici : 1) nous ne posons pas une identité entre lhypothèse scientifique et la définition thomiste, ni entre la vérification scientifique et le jugement thomiste, mais 2) nous établissons ce quun thomiste appellerait une analogie de proportion, cest-à-dire que lhypothèse scientifique est à la vérification ce que la définition thomiste est au jugement. Deuxième similitude : lhypothèse scientifique exige la vérification, et la définition thomiste exige le jugement, pour des raisons semblables. Pour le scientifique, la science ne peut être fondée sur des nécessités a priori. Il y a une seule démarche productive : elle consiste à examiner les choses comme elles sont, à discerner en elles ce que pourraient être leurs lois, à formuler ces possibilités comme de simples hypothèses, et à soumettre ces hypothèses à tous les tests possibles avant de leur accorder quelque crédit. Le thomiste semble suivre une voie très différente : la définition est au jugement ce que lessence est à lexistence; une essence finie existe de façon non pas nécessaire mais contingente; la sagesse divine peut établir nimporte quel choix dessences finies et en faire lun des nombreux ordres du monde possibles; en conséquence, même si la sagesse divine atteste quil y a une raison à tout, dans chaque cas la raison ultime doit être le fait du libre choix divin. Il y a bien sûr une grande différence entre le caractère empirique de la science et la liberté du choix divin1; il y a pourtant une similitude notable entre leurs rôles fonctionnels respectifs dans la pensée thomiste et la démarche scientifique. Le scientifique doit vérifier ses hypothèses parce que finalement ce qui compte cest ce qui existe en fait; le thomiste doit porter un jugement sur des définitions parce que finalement ce qui compte, cest ce que Dieu a voulu voir exister en fait. Troisièmement, se présente la question de la provenance. Comment le scientifique arrive-t-il à son hypothèse, et le thomiste à sa définition? Le scientifique nous expliquera quordinairement il part dun problème, quil examine les données sensibles pertinentes, en retient les aspects mesurables, porte les mesures effectuées sur un graphique, trace une longue courbe passant à peu près par tous les points déterminés par les mesures, trouve la formule mathématique correspondant à la courbe, teste la formule en élaborant tous ses corollaires, compare ceux-ci ensuite aux résultats dautres observations et expériences, et enfin, si la formule tient toujours, en fait ouvertement une hypothèse. Le thomiste, quant à lui, expliquera quune définition est une réponse à la question Quid sit? Quest-ce que cest? Il rappellera Socrate circulant à Athènes, qui demandait : Quest-ce que la tempérance? le courage? la justice? la connaissance? Il ajoutera que pour Platon les réponses à ces questions se fondent sur une réminiscence de Formes ou dIdées éternelles et immuables subsistant dans quelque Paradis noétique. Il voudra élaborer davantage, et soulignera à quel point il est superficiel de supposer quAristote ait simplement transposé les Formes de Platon de leur royaume abstrait à une immanence dans les objets concrets et sensibles. Plutôt que dopposer un mythe à un autre mythe, Aristote sest donné comme tâche de découvrir ce quon veut dire au juste lorsquon demande « quest-ce que cest? » Sa conclusion : le « qu(e) signifie « pourquoi ». Ainsi, si je demande « quest-ce quune éclipse? », je veux dire en réalité « Pourquoi la lune ou le soleil sassombrissent-ils de façon si bizarre?2 ». De même, si je demande « quest-ce quun homme? », en réalité, désignant un objet sensible, je demande « pourquoi est-ce un homme?3 » Définir, cest donc partir des données sensibles et découvrir pourquoi elles sont ce quelles sont, découvrir leur causa essendi, leur forme, leur to ti ên eînai, leur quidditas, leur essence. Voilà toute une cascade de termes, mais le merveilleux cest quil y ait des termes pour désigner une chose aussi subtile. De plus, comme la souligné Thomas dAquin, dans la question « pourquoi est-ce un homme? », le « ce » est ambigu. Le « ce » peut signifier le suppôt quest un homme; la raison pour laquelle un suppôt est de tel genre donné constitue une essence ou une quiddité. Le « ce » peut toutefois signifier simplement un ensemble de matériaux sensibles; la raison pour laquelle des matériaux ont lêtre dun homme est une causa essendi ou une forme4. Une hypothèse scientifique et une définition thomiste sont des choses différentes : ainsi diffèrent un problème scientifique et un Quid sit? thomiste. Il nest pourtant pas difficile de discerner ici une autre analogie de proportion. Le problème scientifique mène à un examen des données sensibles qui entraîne finalement létablissement dune hypothèse; de même la question thomiste mène-t-elle à lexamen des données sensibles qui entraîne finalement létablissement dune définition. Quatrièmement, la définition thomiste sabstrait des conditions matérielles despace et de temps qui caractérisent ses origines sensibles; de la même façon, selon les théories des relativités générale et restreinte, lexpression mathématique des principes et des lois physiques est invariante par rapport aux transformations inertielles et, plus généralement, continues des référentiels spatio-temporels. Or labstraction et linvariance ne sont pas identiques, car labstraction est un prédicat du concept ou du verbe intérieur, tandis que linvariance est un prédicat de lexpression mathématique de certains concepts ou verbes intérieurs. Pourtant, expression ou concept, verbe extérieur et verbe intérieur, ne diffèrent que comme signe et signifié, effet et cause. Labstraction thomiste et linvariance einsteinienne traduisent toutes deux, de manières différentes, une affirmation de lindépendance des produits de linvestigation par rapport aux conditions spatio-temporelles de leurs origines au niveau des sens. Cinquièmement, nous savons cest un lieu commun que le scientifique ne prétend pas connaître les lois de la nature, mais quil estime entrevoir une approximation toujours meilleure dune telle connaissance. Car toute formulation dune loi naturelle est sujette à révision; chaque révision dûment établie est considérée comme un pas en avant pour la science. Cette perspective de mouvement perpétuel neffraie pas le scientifique : elle fait sa fierté. Or quen est-il du thomisme? Le contraste ici serait assez frappant si, face à lexamen scientifique des données sensibles ne permettant quune approximation des lois, lexamen thomiste des données sensibles aboutissait avec exactitude à des définitions essentielles. En fait, la démarche thomiste reflète une modestie semblable à celle du scientifique. Il faut raisonner pour atteindre le verbe intérieur du concept ou de la définition5. Il y a beaucoup de propriétés des choses sensibles que nous ne connaissons pas du tout; quant aux propriétés perceptibles aux sens, nous ne pouvons habituellement pas leur attribuer de raison exacte6. Dans la connaissance de la vérité tous les humains se situent dans une évolution, où chaque génération ajoute aux connaissances des précédentes. La béatitude quest la connaissance accomplie ne peut donc appartenir à la vie présente sur terre7. Sixièmement, même si le scientifique et le thomiste reconnaissent les limites de leurs connaissances, ils nen ont pas moins tous les deux des idées très précises de ce quils cherchent à connaître. Le scientifique cherche à déterminer les fonctions qui seront satisfaites par toutes les mesures et énumérations possibles. Cette anticipation dune fonction indéterminée à déterminer lui permet de compléter ses techniques a posteriori détablissement de courbe grâce à lapproche plutôt a priori qui consiste à postuler linvariance et à limiter la gamme des fonctions possiblement pertinentes en se fondant sur les équations différentielles et opératrices. Le thomiste, dune manière semblable, ne prétend pas connaître les définitions essentielles des myriades despèces de choses que contient notre monde, mais il peut tout de même établir que chaque chose a une essence, que lessence est un composé de forme et de matière, et quil y a une différence réelle entre lessence et lexistence contingente. Il serait carrément erroné didentifier la structure heuristique résultant des anticipations scientifiques et la métaphysique issue de la réflexion thomiste. Pourtant, fait à tout le moins remarquable, le scientifique conçoit comme son but idéal la connaissance des théories vérifiées dans un nombre indéterminé de cas différents, alors que pour le thomiste la vérification permet au scientifique de connaître lexistence contingente, les théories permettent de connaître les essences et les formes, et les occurrences de connaître la matière, la forme et lexistence. Septièmement, dans la pensée de Thomas dAquin la notion dobjet est définie par ses relations causales avec la puissance et lacte. Les puissances sont passives ou actives. Lobjet dune puissance passive est son principe moteur; ainsi les couleurs sont les objets de la vue parce quelles amènent loeil à voir. Lobjet dune puissance active est son terme ou sa fin; ainsi les objets de limagination sont les images que produit limagination et les choses que les images visent à représenter8. Lintelligence humaine a pourtant des objets des deux types cela lui est particulier9. Il y a lobjet comme principe moteur qui est « la quiddité ou nature qui existe dans une matière corporelle »10, lobjet qui est « premièrement et directement connu »11, « ce qui est connu premièrement par nous, dans la vie présente »12, lobjet saisi sous forme dimages, par manière dexemple13, lobjet quil faut saisir si lon veut comprendre quelque chose dans la vie présente14. Pourtant même si lobjet comme principe moteur est limité à lintelligibilité immanente dans les perceptions sensibles, lobjet comme fin nen est pas moins lêtre sous son aspect général15 et cet objet nous est connu par les media in quibus des verbes intérieurs, des définitions et des énoncés. Bien sûr, le scientifique naffirme pas, comme Thomas dAquin, que « les images sont par rapport à lintelligence comme des objets dans lesquels elle considère tout ce quelle considère soit pas voie de représentation parfaite, soit par voie de négation. Et ainsi quand la connaissance des images est empêchée, il sensuit que la connaissance de lintelligence est totalement empêchée, même celle des choses divines... »16 Pourtant, si lon suit le fameux conseil donné par Einstein aux théoriciens de la connaissance, on tiendra peu compte de ce que disent les scientifiques, mais on fera très attention à ce quils font. En fait, depuis lidée qua eue Archimède de peser une couronne dor dans leau, jusquau modèle planétaire de latome, élaboré par Bohr, lhistoire des découvertes scientifiques nest quune longue série dexemples de ce que Thomas dAquin, et, avant lui, Aristote appelaient la saisie par lintellect de leidos ou du species dans le phantasme : « les formes sont pensées par la faculté intellectuelle dans les images »17. « Notre intellect, certes, abstrait les espèces des images en tant quil considère les natures des choses sous un mode universel. Et cependant, il connaît celles-ci dans les images, car il ne peut connaître la réalité dont il abstrait les espèces intelligibles que par le retour aux images »18. Dautre part, un changement important marque la situation scientifique contemporaine. Les scientifiques, qui souscrivent traditionnellement à une vision mécaniste de la réalité, à cause spécialement de limmanence de lintelligibilité dans le sensible, voient se renverser cette tendance profondément enracinée, et cela à cause du développement interne de la science elle-même. Depuis Galilée, on pensait que lobjet réel du scientifique était quelque matière imaginable, particule ou radiation dont les déplacements imaginables se situaient dans quelque cadre spatio-temporel imaginable. Or la relativité a soustrait à limagination la conception scientifique de lespace et du temps; et la mécanique quantique a soustrait à limagination les processus fondamentaux. Que cela lui plaise ou non, le scientifique a transcendé limagination. Il pourra présenter son activité actuelle comme une détermination des symboles qui lient mathématiquement des ensembles donnés de mesures enregistrées à dautres ensembles à venir. Il ne pourra toutefois pas éviter de se demander ce quil connaît lorsquil détermine des symboles de cette façon : or cest le thomiste qui a la réponse à cette question, car les symboles mathématiques sont les verbes extérieurs qui signifient les verbes intérieurs que sont la conception et le jugement, et les verbes intérieurs sont les media in quibus est connu lêtre, lobjet comme fin de lintelligence humaine. Huitièmement, pourquoi la pensée thomiste et la démarche scientifique sont-elles isomorphiques? Pourquoi sélaborent-elles toutes les deux à partir de questions ou de problèmes touchant les données sensibles? Pourquoi ces deux types de recherches débouchent-ils sur des définitions abstraites ou des hypothèses exprimées de façon invariante, et qui exigent respectivement le jugement ou la vérification à cause de limportance absolue du fait? Pourquoi les thomistes et les scientifiques sont-ils si modestes dans leur prétention à une connaissance définitive? Pourquoi la métaphysique thomiste et la méthode scientifique anticipent-elles des structures similaires dans ce qui doit être connu par des définitions affirmées ou des hypothèses vérifiées? Bien sûr, les deux types de pensées sont le fait du même esprit humain. Pourtant, il y a plusieurs philosophies produites par lesprit humain, et qui ne présentent, par rapport à la pensée scientifique, aucun isomorphisme notable. Pour répondre en fait à nos questions, il faut envisager lesprit humain sous un aspect précis. Laspect pertinent, je pense, nest ni la vérité, ni la certitude, ni la déduction, ni la nécessité, ni luniversalité, ni la conception, ni la recherche, ni lintuition, ni lexpérience, ni la synthèse a priori, ni lunité perceptive, ni la description, ni la phénoménologie, ni linduction, ni, en fait, une combinaison quelconque de ces éléments. Laspect pertinent, cest la compréhension. Tout dabord, en ce qui touche le thomisme, nous avons un énoncé explicite de Thomas dAquin sur la question. « Lâme humaine se connaît elle-même par son acte dintelligence, qui est son acte propre, et révèle parfaitement sa capacité et sa nature »19. Car lâme humaine se connaît elle-même, non par son essence20, non dans ses habitus21, mais en réfléchissant sur ses actes de compréhension22, et cest par un examen des actes de compréhension que lon peut démontrer parfaitement la nature de lesprit humain et toutes ses possibilités. Seconde considération : tout comme elle est la clef des secrets de lâme humaine, la compréhension est aussi la clef des procédés scientifiques. Ce que vise le scientifique, cest la compréhension, en fait lexplication complète de tous les phénomènes. Comme le scientifique cherche à comprendre, il portera attention aux problèmes. Comme la compréhension saisit lintelligibilité dans les données sensibles, le scientifique doit observer, mesurer, expérimenter. Comme la compréhension conceptualise ce quelle fait saisir dans les données sensibles, le scientifique formule des hypothèses. Comme la compréhension fait saisir dans les données sensibles des possibilités plutôt que des nécessités, lhypothèse exige une vérification. Comme ces possibilités sont dégagées des conditions matérielles spatio-temporelles, lexpression mathématique des lois hypothétiques sera invariante, quelles que soient les transformations des coordonnées. Comme il est possible de négliger certaines données pertinentes, les hypothèses, même si elles ont été vérifiées, sont sujettes à révision. Comme chaque révision nest quune répétition du même processus général dexpérience, dhypothèse et de vérification, la structure de la connaissance scientifique est une constante, et cette constante méthodique cadre avec la constante métaphysique thomiste de puissance, de forme et dacte. Au-delà de lobjet mouvant de la compréhension, la quiddité, le species ou leidos, qui émergent des objets sensibles ou imaginés, il y a aussi la fin ou le but qui est lêtre sous son aspect général; la science contemporaine se trouve donc obligée dabandonner son réalisme naïf traditionnel et daffronter les questions philosophiques. Neuvièmement, si lisomorphisme de la pensée thomiste et de la démarche scientifique se fonde sur lesprit humain comme faculté de compréhension, alors les différences matérielles entre la pensée thomiste et la démarche scientifique doivent sexpliquer par la différence entre leur façon respective de découler de la compréhension. Thomas dAquin a réfléchi sur lacte de compréhension même, pour établir une psychologie rationnelle de généralité fondamentale, en harmonie avec une métaphysique également fondamentale. Les scientifiques, quant à eux, ne cherchent pas à réfléchir à leurs actes de compréhension; par contre, ils posent de tels actes en grand nombre, dans une vaste gamme de champs de recherche différents, au cours de longues périodes dévolution. Et non seulement posent-ils de tels actes, mais concrètement, exercite et non signate, ils élaborent les conséquences réelles de ces actes. Ils mettent ainsi en lumière, dans leur pratique, une structure méthodique qui est isomorphique par rapport aux conclusions de la réflexion et de lanalyse thomistes. Voilà ce que jestime être lisomorphisme de la pensée thomiste et de la démarche scientifique. Les conséquences en sont très simples. Dune part, les actes de compréhension sur lesquels a réfléchi Thomas dAquin étaient les actes possibles dans son milieu médiéval : or la gamme des actes possibles est beaucoup plus vaste actuellement, et cest en mettant en lumière lenrichissement ainsi permis que les thomistes contemporains puissent réaliser le programme de Léon XIII « vetera novis augere et perficere ». Dautre part, le pape Pie XII a invité les scientifiques à chercher dans une philosophie lunité de tout le savoir scientifique23; toutefois il faut considérer que la certitude scientifique ne touche pas le contenu changeant des théories mais la structure permanente de la méthode. Il est donc permis de signaler que la philosophie recherchée, les scientifiques la trouveront en réfléchissant sur leur méthode et en débouchant, par la structure de cette méthode, sur lépistémologie et la métaphysique correspondantes, isomorphiques24. 1 Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils, 2, c. 24 et 26; 3, c. 97. §13-17. 2 Aristote, Seconds analytiques, II, 2. 3 Aristote, Métaphysique, VII, 17. 4 Thomas d’Aquin, Commentaire sur la Métaphysique, Livre VII, leçon 17, 1667-1668. 5 Commentaire de l’Évangile de saint Jean, 1, leçon 1, §26. 6 Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils, 1, c. 3, § 5. 8 Thomas d’Aquin, Somme théologique, 1, q. 77, a. 3; voir également q. 85, a. 2, ad 3m. 10 Ibidem, q. 84, a. 7 : « quidditas sive natura in materia corporali existens ». 11 Ibidem, q. 85, a. 8 : « primo et per se cognitum »; voir également q. 87, a. 3. 12 Ibidem, q. 88, a. 3 : « primum autem quod intelligitur a nobis secundum statum praesentis vitae ». 14 Ibidem. 16 Questions sur le Livre De la Trinité de Boèce, q. 6, a. 2, ad 5m. 17 Aristote, De lâme, III, 7, 431b 2. 18Thomas dAquin, Somme théologique, I, q. 85, a. 1, ad 5m. 19 Ibidem, q. 88, a. 2, ad 3m. 23 LOsservatore Romano, 25 avril 1955. 24 Je dois peut-être noter que jai traité lidée contenue dans le présent article dun point de vue historique dans une série darticles parus dans Theological Studies de 1946 à 1949 (Verbum) et dun point de vue théorique dans mon ouvrage Insight.
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