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Entretiens |
Sa thèse de doctorat, à lUniversité catholique du Congo,
Pouvez-vous nous parler de vos origines et de votre formation scolaire?
Né le 9 janvier 1971, originaire de Kabwe dans la province du Kasaï Occidental, je suis quatrième fils dune famille de neuf enfants. Jai fait mes études primaires à lEcole Primaire Mukundayi I et le Cycle dorientation dalors à Bupole. Jai continué mes études secondaires au Petit séminaire Sainte Thérèse de lEnfant Jésus de Kabwe en vue de devenir prêtre. Il faut dire que ma rencontre avec un prêtre Hollandais qui venait dire la messe en français pour les élèves du C.O. a été très déterminante dans mon choix de vocation. Jétais séduit par sa manière de célébrer la messe et métais décidé de faire un jour comme lui. Ayant obtenu mon diplôme dEtat en 1989, je suis entré au Philosophat Jean-Paul II de Shapembe. Après trois ans de philosophie, jai fait mes études théologiques de 1992 à 1996 au Grand séminaire Christ-Roi de Malole. Au bout de mes quatre ans de théologie et après une année de stage, je fus ordonné prêtre le 31 août 1997 dans lArchidiocèse de Kananga. Après quatre ans dapostolat au diocèse, jai été envoyé poursuivre mes études de théologie aux Facultés Catholiques de Kinshasa, actuellement Université Catholique du Congo. En 2003, jai obtenu ma licence en théologie. Après une licence en théologie (2003) et les deux ans détudes approfondies (DEA), le 23 janvier 2012, jai soutenu, avec mention grande distinction, ma thèse de doctorat portant sur ce thème : « La rationalité théologique daprès Th. Tshibangu et B. Lonergan. Étude comparative et nouvelles perspectives ». Comment avez-vous été initié à la pensée de B. Lonergan ? Cest en 2005 que je suis entré en contact avec la pensée de B. Lonergan ; un fait presque du hasard, mais providentiel et déterminant pour mes recherches doctorales ultérieures. En effet, épris par le besoin de redynamisation du discours théologique africain en vue de le rendre pertinent pour notre temps, en licence, jai travaillé sur « La théologie africaine comme herméneutique. Analyse de quelques courants ». Au troisième cycle, pour mon DEA (diplôme détudes approfondies), jai fait mes recherches sur la pensée de Th. Tshibangu portant sur ce thème : « Lépistémologie théologique daprès Th. Tshibangu ». Alors que je devais commencer les recherches doctorales proprement dites après le DEA, mon directeur, le Professeur A. Léonard Santedi, me suggéra, en vue denrichir davantage notre école théologique sur la question de méthodologie théologique, de comparer Th. Tshibangu à un autre auteur qui a traité du même thème. Lui-même me demanda avec un peu dhésitation daller voir un certain B. Lonergan qui aurait écrit un ouvrage important sur la méthodologie théologique. Après notre entretien, je suis allé directement à la bibliothèque et jai trouvé louvrage en question intitulé « Pour une méthode en théologie » (version française). Ce fut une joie énorme pour moi. Je suis rentré voir mon directeur pour lui dire que la mission était accomplie ; je devais comparer Th. Tshibangu à B. Lonergan. Une décision quelque peu précipitée, car je ne savais pas qui était B. Lonergan et combien ça me coûterait de lire un auteur, sinon un savant comme lui, dautant plus quà notre bibliothèque, il ny avait que le seul ouvrage sur sa méthode. Pouvez-vous nous parler de vos études en Belgique ? Je suis arrivé en Belgique pour la première fois en mai 2006. Jy ai fait trois mois. Cétait un séjour de recherche scientifique à lUniversité Catholique de Louvain (UCL). En fait, je faisais ma thèse à lactuelle Université Catholique du Congo (UCC) en Collaboration avec lUniversité Catholique de Louvain. Jétais dirigé par le Professeur Léonard Santedi, lactuel Recteur de lUCC et codirigé par le Professeur Benoît Bourgine de lUCL. Pour cela, je devais séjourner en Belgique. Jai fait au total quatre séjours de recherche à Louvain-la-Neuve. Cétait un grand moment parce que cétait loccasion pour moi, non seulement de travailler avec mon codirecteur et de travailler à la Bibliothèque, mais aussi de participer à des colloques, de rencontrer des sommités scientifiques dont javais déjà entendu parler ou que javais connues à travers leurs écrits. Ces séjours mont permis daller à lUniversité Grégorienne où B. Lonergan avait enseigné pendant plusieurs années. A la Grégorienne, javais loccasion de rencontrer le Professeur Rosanna FINAMORE, lune des spécialistes de la pensée de B. Lonergan. Durant mes séjours, javais également travaillé à la Bibliothèque de lUniversité de Louvain et de lUniversité Saint-Louis de Bruxelles. Je signale également que ces séjours mont permis de lire la plupart des écrits de et sur B. Lonergan. Parlez-nous de linfluence de Bernard Lonergan dans votre paysB. Lonergan est lun des grands penseurs du vingtième siècle. Cependant, il reste mal connu dans mon pays. Lune des causes, cest que la République Démocratique du Congo est un pays francophone alors que la plupart des écrits de B. Lonergan sont édités en anglais. Laccès à sa pensée devient ainsi difficile. Aujourdhui, il faut compter trois travaux sérieux sur ce penseur. Une thèse publiée du Père Ferdinand Mihigirwa (Les deux voies du développement humain selon B. Lonergan), une thèse publiée de moi-même (La rationalité théologique daprès T. Tshibangu et B. Lonergan) et une thèse publiée du Père Godefroid Mombula (Human community and dialect in the thought of Bernard Lonergan). Personnellement, au Grand Séminaire où jenseigne depuis six ans passés, jinitie les étudiants à la pensée de B. Lonergan. Ils sont toujours émerveillés de découvrir ce savant. Moi-même, en travaillant sur sa christologie actuellement, je découvre énormément des choses. Cest sûr que dans quelques décennies, B. Lonergan aura une grande influence dans mon pays, évidemment par les recherches de ceux qui sintéressent déjà à sa pensée. |