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Introduction à |
Catéchèse et authenticité Gaston Raymond, o.p.
0. Introduction. Problématique.
Christiane Singer, la passionnée de la quête de sens, écrivait en 2001 : Les institutions ont découragé l'expérience directe, et c'est cet élan qui resurgit en ce moment. Une sorte de libération de l'autorité imposée et de l'idolâtrie sous toutes ses formes qui s'interpose entre l'homme et son expérience profonde. Une recherche énorme d'authenticité. On n'accepte plus l'eau des citernes, on cherche de l'eau de source. "Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ." disait Angelus Silesius au XVIIe siècle. La spiritualité laïque, c'est sans doute ça. Les Églises ont oublié de nous le dire » (Singer Ch., Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi, Albin Michel, 2001, p.15 cf. Actualité des religions.) Je retiens de diagnostic de C.Singer mais je modifierais ou je mieux je complèterais son correctif : « Les Églises sont en train d'apprendre à nous le dire pour aujourd'hui. » Timothée
Radcliffe reprend la même conviction dans un ouvrage récent : « Si notre siècle est tellement marqué par
la violence, c’est sûrement en partie parce qu’il a perdu sa confiance dans
notre capacité à atteindre la vérité ensemble. La violence est l’unique
ressource dans une culture qui n’a aucune confiance dans la recherche
commune de la vérité. Dachau, Hiroshima, le Rwanda, la Bosnie : ce
sont tous des symboles de l’effondrement d’une foi dans la possibilité de
construire un foyer commun d’humanité par le dialogue. Ce manque de confiance
peut prendre deux formes, un relativisme qui désespère d’atteindre jamais à la
vérité, et un fondamentalisme qui affirme que la vérité est déjà entièrement en
notre possession. (Timothy
Radcliffe, «Je vous appelle amis»,
Paris, La Croix-Cerf, 2000, pp. 176-180.) Ces exhortations récentes rejoignent un paragraphe de Bernard Lonergan dans Pour une méthode en théologie (p.290) écrit 30 ans auparavant: « La stratégie du théologien ne consistera pas à prouver sa propre position ni à réfuter les contrepositions, mais plutôt à montrer la diversité qui existe et à signaler les éléments de preuve qui permettront de mettre au jour les racines de cette diversité. De cette manière, il attirera ceux qui apprécient l'authenticité humaine intégrale et il gagnera à sa cause ceux qui réussissent à l'atteindre. En effet l' idée de base de la méthode que nous essayons de développer s'appuie sur la découverte de ce qu'est l' authenticité humaine et sur une manière adéquate d'y faire appel. Ce n'est pas une méthode infaillible, car les hommes demeurent facilement dans l'inauthenticité, mais c'est une méthode efficace, car l'authenticité est à la fois le besoin le plus profond de l'homme et la réussite qu'on estime le plus chez lui. » Comment cette connexion avec le sujet authentique tel que compris par Lonergan promeut-elle et s'applique-elle à l'activité pastorale, ici à la catéchèse, un des rôles fondamentaux pour qu'existe une communauté chrétienne, à côté des trois rôles ou fonctions, sacerdotale( cultuel), pastorale et prophétique? La démarche pastorale doit être analogue, dans sa visée de l'authenticité, à celle du théologien que Lonergan décrivait.
Comment cette connexion avec le sujet authentique tel que compris par Lonergan promeut-elle et s'applique-t-elle à l'activité pastorale, dans ce champ de la catéchèse, où il s'agit de susciter une résonance - un faire écho - dans la conscience à la Parole de Dieu. 1. Le contexte depuis Vatican II. 2. Lonergan étudié dans ce contexte. 3. La catéchèse biblique symbolique, réponse à la modernité. 4. Connivences 1. Le contexte depuis Vatican II. 1.1 Évocation du contexteMon travail à travers ce contexte de bouleversements. Dès 1960, on savait que la réalité chrétienne demandait à la fois fidélité et transformations. Tout étudiant ou jeune professeur de l'époque, même en appréciant certaines choses d'alors, sentait une inadéquation aux besoins du temps. Je ne reprends pas le mythe « Grande Noirceur » ( E.Marin Meunier et J. Ph. Warren, Sortir de la « Grande noirceur », 2002) mais je rappelle que certains avaient souci d'un changement plus global. Je cherchais un guide ou un ou des maîtres pour tirer du passé ce qui méritait de rester et détecter, construire quelque chose de différent. En résumé nous entrions dans un grand désert ... où nous sommes encore. Je résumerais le climat en trois mots : élan, illusions, désarroi. 1) ContexteSignalons pour mémoire la liste des regards sérieux sur la situation de l'Église au Québec qui jalonne l'histoire de ce contexte. 1970, Rapport de la Commission sur les laïcs et l'Église (1968-70) présidé par Fernand Dumont 1982, Situations et avenir du catholicisme québécois : entre le temple et l'exil 1992 AEQ Risquer l'avenir 1993 1995 Grand'Maison J., Le défi des générations. 2000 Les opérations de « Réaménagements pastoraux » ou Décroître et évangéliser. 2) Explications courantes : Ce contexte a été décrit et expliqué « sociologiquement » comme une sécularisation et une modernisation menant à la disparition du religieux sous l'impact des sciences et de l'industrialisation. La fin de la chrétienté et la précarité du christianisme ont suivi. Une prédiction sociologique dominait la pensée : la religion est appelée à disparaître dans le monde moderne. Bien que depuis trente ans certains notaient que cette prédiction ne correspondait pas à l'observation de la résistance du religieux.
3) Un séisme inaperçu Si nous expérimentions les chocs et le chaos et tentions de nous les expliquer, ce n'est que lentement que leur compréhension se précise. Beaucoup d'interprétations de la situation du religieux en Occident ont été élaborées en lien avec les débuts de l'industrialisation. Or nous sommes entrés dans une étape nouvelle pour certains : (Davie G., La religion des britanniques, 1996 - Thèse : Entre christianisme nominal et fondamentalisme; Hervieu-Léger, Catholicisme, La fin d'un monde, Bayard 2003; Berger Peter L. dir, Le réenchantement du monde, Bayard 2001, p. 99‑128; Taylor Ch., La diversité de l'expérience religieuse aujourd'hui, Bellarmin 2003) La thèse de Davie
et de H.Léger : l'effondrement de la conscience traditionnelle avec la société
d'abondance. Les statistiques présentent le paradoxe d'une résistance, même d'un retour du religieux, et simultanément d'un déclin des organisations religieuses traditionnelles, en Europe et au Québec. Ce paradoxe commence à être éclairé. Ainsi à partir de ses observations en Angleterre, Grace Davie (Blackwell 1994) résume le rapport aux églises en parlant du « croire sans appartenir » et pour la France, Danièle Hervieu Léger évoque une situation similaire dans Catholicisme. La fin d'un monde (Bayard 2003). La sécularisation prévue au siècle dernier ne se réalise pas mais ni non plus le retour au passé. Une telle situation est une provocation et un appel aux quêtes de sagesse, dont le besoin est alimenté par les grandes mutations culturelles. Ces statistiques répétées documentent ce que chacun a déjà pressenti et demandent une réponse aux institutions qui étudient les questions ultimes ou de sens que les humains peuvent se poser. Que se passent-ils dans la vie des gens sous les statistiques observées ? Comment nos sociétés en transformation modifient-elles la vision de l'existence de leurs membres ? Une révolution morale
La transformation que nous vivons sous une forme aiguë résulte d'une cause qui est la « révolution morale » des années soixante et qui a mis en place une autre configuration du sens de la vie devenue une évidence, connexe à l'abondance dans nos sociétés modernes occidentales. Les individus se comprennent comme entièrement autonomes et refusant toute intervention dans leur vie privée. La transcendance devient purement immanente - « faire sa vie comme chacun l'entend », « poursuivre son bonheur » - . « La recherche de l'épanouissement » est considérée de plus en plus largement comme la finalité de l'engagement de chacun dans le travail, dans la famille, dans les relations amicales, dans les loisirs, etc.; … c'est le droit fondamental de chacun à atteindre son bonheur selon les voies qu'il choisit lui-même, telle est la culture contemporaine de l'autonomie individuelle. Selon D. Hervieu Léger, ce grand déplacement s'est produit autour des années 60. L'individu reçoit de sa culture l'« impératif d'être soi ». Cette approche de la conduite de sa vie le libère d'instances extérieures mais en le rendant responsable de tout, elle introduit une fragilité « moderne ». « Le sentiment subjectif d'« être insuffisant » est susceptible de se cristalliser dans des pathologies multiples et de gravité diverse, de l'épreuve du « stress » au suicide. Un second aspect de cette vision de la vie comme épanouissement de soi et par soi est son incompatibilité avec la vision chrétienne de la vie où la réussite et épanouissement articule responsabilité humaine et accueil du Mystère de Dieu. La réticence face à l'institution ecclésiale tire une bonne part de son origine dans ce déphasage entre les deux configurations du sens de la vie. (Hervieu-Léger D., Catholicisme … De la réalisation de soi dans une société où s'efface la peur de manquer. La prédication catholique de l'accomplissement dans l'impasse. p.132-167). 4) L'expérience religieuse contemporaineOn ne se trompera pas en réfléchissant à cette question en recourant à l'ouvrage récent du philosophe canadien Charles Taylor, La diversité de l'expérience religieuse aujourd'hui. (Bellarmin, 2003). L'expérience religieuse vit un changement de climat ou couleur. Si autrefois on ressentait au départ sa distance ou inadéquation au transcendant, d'où la place du péché et de la culpabilité, c'est la confrontation au vide et à l'absence de sens qui l'introduit souvent aujourd'hui en Occident. L'individualisme nourri par les possibilités de la consommation et la centration sur soi ne favorise plus les solidarités traditionnelles des groupes, de la nation et des églises. « Supposons que nous vivions dans un monde où de plus en plus de gens seraient forcés de quitter les niches confortables dans lesquelles ils pouvaient être croyants ou incroyants en accord avec leur milieu, et qu'ils soient poussés sur la crête, à l'intersection des deux versants (...) Ce monde n'en sera-t-il pas un dont le modèle de vie spirituelle reposera de plus en plus sur des décisions personnelles, obligeant chacun à choisir pour lui-même un parti ou l'autre (...) Nous pouvons imaginer qu'il en sera ainsi de deux façons : la sphère publique sera en plus en plus séculière et neutre, c'est-à-dire qu'il sera de moins en moins possible de permettre au cadre social dans lequel sont prises les décisions individuelles de refléter l'un ou l'autre parti; et le paysage spirituel créé par les choix individuels sera de moins en moins ouvert aux liens collectifs » (p.61). « Le spirituel n'est plus intrinsèquement lié à la société ». p.98 Si l'originalité de la conjoncture socio-culturelle courante est reconnue, elle nous avertit ne de pas céder au dilemme contemporain du religieux, c'est à dire à l'alternative entre le christianisme nominal majoritaire et le fondamentalisme, les deux émergeant du même contexte moderne où il faut choisir sa réponse aux questions ultimes. Mais surtout elle nous invite à aborder dans la catéchèse, formation chrétienne ou éducation de la foi, le défi de ce sujet moderne à la fois libre et fragile. L'osmose par lesquelles se transmettaient les valeurs humaines et les convictions religieuses insérées dans un tissu collectif, église ou nation, doit être remplacée par une initiation et éducation consciente et dont on voit les premiers fruits dans les projets catéchétiques par exemple des diocèses. Mais il s'agit de plus que de nouveaux programmes ou instruments. Il faut savoir quel type d'expérience humaine et ensuite religieuse est à rejoindre et est possible aujourd'hui. Les chiffres des sondages renvoient à la situation contemporaine où de plus en plus de gens se retrouvent sur la « ligne de crête », c'est à dire libre mais aussi sans rattachement à des traditions. Quand l'osmose culturelle laisse la place à la recherche individuelle, les démarches de sagesse deviennent plus importantes et plus explicites. 2. Lonergan étudié en regard de ce contexte Ce
que Lonergan nous a appris ... à travers cette marche au désert. Notre passé acquis ne suffisait plus mais il n'était pas sans valeurs. Lonergan m'a aidé à respecter la tradition et à la poursuivre devant des problèmes différents. Au lieu de la rupture et de la poursuite de chimères, nous avions à vivre un déplacement radical : passer de la culture classique à la culture historique au sens que Lonergan donne à ce terme. Devant l'explosion du moi - narcissisme, individualisme, subjectivité et la thérapeutique comme religion de la classe moyenne (Christopher Lasch) - Lonergan nous conduisait à la découverte du « sujet » dans sa subjectivité et sa capacité d'objectivité, aidait à noter ses déformations, son oubli. Il nous apprend à remplacer l'évocation de la raison par la découverte en chacun de sa conscience propre en état d'exercice, donc dans sa dynamique. On échappait ainsi à la pensée conceptualiste, au positivisme culturel dominant, en reconnaissant et en distinguant les niveaux de conscience caractérisés par des actes typiques: expérience sensible et autre, émergence du questionnement selon les niveaux, l'insight, le jugement et la praxis jusqu'à l'amour. L'esprit nous apparaissait dans sa dynamique immédiate et dans sa portée et le cycle de son déploiement reconnaissait le « roc caché » d'où surgissent toutes les entreprises humaines, des savoirs aux organisations et aux cultures. La « raison droite » des anciens devenait une possibilité et une expérience de « learning », d'apprentissage. L'attitude relativiste où tout se vaut pourvu que ce soit énoncé sans pression devenait moins évidente. Au lieu de simplement apprendre, il fallait observer, questionner, comprendre, vérifier et mettre ne pratique. Entre ces niveaux progressifs de la dynamique consciente humaine, un « opérateur » - le questionnement - stimulait la progression. Et je note en passant que l'imaginaire n'était pas que le fruit de la « folle du logis ». Pour dégager l'intelligibilité d'un groupe de données, pour en avoir un insight et en formuler une explication, hypothèse, il faut l'esquisser dans une image : « insights into phantasmata ». Ce tournant
anthropologique est formulé à travers l'œuvre de Lonergan et montré comme
processus personnel . Cf Le sujet. (1968), dans
Lonergan B., Pour une méthodologie
philosophique. Bellarmin p.115-137. Cette appréhension de la dynamique spirituelle du sujet est à l'œuvre dans les diverses connaissances et même dans le sens commun, dans le travail des humains qui font fonctionner le monde. Elle structurera le travail théologique, puis d'autres champs du savoir, l'économie par exemple. Ainsi l'accumulation des champs théologiques, en concurrence impérialiste entre eux, pouvait commencer à s'articuler entre eux. Le travail théologique avait deux faces : l'appréhension de la tradition chrétienne qui rendait possible la conversion ou l'acte de foi et de là l'élaboration pour l'avenir de la vision et de l'action chrétienne. Ces allusions voudraient laisser soupçonner le déplacement proposé par Lonergan. Ce qui nous conduit à recentrer la réflexion théologique. B.Lonergan accomplit « le déplacement massif de la perspective classique de la théologie à celle axée sur le sujet en voie d'achèvement humain et religieux, ce qui déplace la spiritualité de ce coin - endroit étrange - appelé théologie mystique, ascétique ou spirituelle vers la position de fondement de la théologie [foundational position] ». (Moore S., préface de Gregson V., Lonergan, Spirituality and the Meeting of Religions, p.xi). « Bref, Lonergan demande ... à la fois que la self-transcendance du théologien chrétien et de la communauté chrétienne soit pensée comme fondatrice. La théologie se comprend non pas comme un commentaire de la doctrine ou des sources bibliques, mais comme une réflexion sur la praxis transformée du sujet chrétien. C'est dire que le foyer de la théologie est la thématisation de la métanoia, de la conversion progressive que vivent les communautés et le théologien lui-même » (Gregson p.2. : « Foundational théology, understood as reflection on spiritual conversion, is itself a manifestation of religious self-transcendence. ») Le théologien c'est ce croyant qui réfléchit critiquement sur son expérience religieuse et celle de sa communauté. Le service pastoral, ses ministères - ou ses quatre dimensions, ne consiste pas à vulgariser un champ ou l'autre de « la » théologie, exégèse, droit canon, histoire, etc., mais à soutenir la conversion chrétienne et sa poursuite dans la conscience que la théologie médiatise entre religion (chrétienne) et des cultures, dans notre cas passer de la « culture classique » à une figure différente, « historique » au double sens de connaissance du passé comme construit par les humains et de construction en cours d'univers concrets de vie et de pensée, etc. Il s'agit de passer de la transmission d'un acquis déjà ficelé à un cheminement d'appropriation, de décision, et de reformulation et de construction. Avec Michael Novak, Ascent of the Mountain and Flight of the Dove, Harper & Row 1971, je pense que le service pastoral doit bien développer les fonctions proches de la conversion que sont la dialectique (les conflits d'horizons) et les fondements qui explicitent la conversion du sujet. 2.2 L' authenticitéIl y plusieurs notions de l'authenticité, pensons à Charles Taylor où a Heidegger.
Lonergan en a une compréhension qui sous-tend son œuvre. Le déroulement de cette dynamique du sujet, si elle subit des gauchissements et refus, reste toujours à l'œuvre en chacun - on peut enfoncer l'œil de l'âme dans la boue mais on ne peut l'arracher de soi, Platon dixit - . L'authenticité sera comprise par Lonergan comme ce chemin du dépassement de soi dans la fidélité à cette dynamique qu'il résumera dans les quatre impératifs transcendantaux qui émergent avec la conscience humaine. L'énonciation de la notion de la méthode transcendantale et des impératifs transcendantaux qui la structurent peut être un piège : ils sont plus qu'un objet ou idée devant soi mais un processus que nous nous entraînons à exercer. « Les fonctions de la méthode transcendantale. Nous avons invité le lecteur
à découvrir à l'intérieur de lui-même le schème original et normatif des opérations
susceptibles d'être reproduites, reliées entre elles et qui donnent des
résultats cumulatifs et progressifs. Il nous reste maintenant à nous interroger
sur l'utilité au les fonctions de cette méthode fondamentale. En premier lieu, vient la
fonction normative. Toutes les méthodes particulières consistent à appliquer,
chacune à sa manière, les préceptes transcendantaux : sois attentif, sois intelligent, sois rationnel, sois responsable.
Mais avant même d'être formulés en concepts et exprimés en paroles, ces
préceptes sont dotés d'une existence et d'une réalité antérieures dans le
dynamisme spontané et structuré de la conscience humaine. De plus, tout comme
les préceptes transcendantaux sont basés simplement sur une étude des
opérations elles-mêmes, ainsi les préceptes catégoriaux spécifiques
sont basés sur une étude de l'esprit tel qu'on le voit à l'œuvre dans un
domaine déterminé. Le fondement ultime des précepte transcendantaux, tout
comme celui des préceptes catégoriaux, c'est finalement l'importance que l'on
reconnaît à la différence qui existe entre l'attention et l'inattention,
l'intelligence et la stupidité, la rationalité et l'irrationalité, la
responsabilité et l’irresponsabilité[GR1] . » Lonergan Pour une méthode, p.34. Ces préceptes
ou impératifs transcendantaux ne sont pas des conseils généraux comme il peut sembler mais le
renvoi à notre propre expérience en acte d'expérience de questionnement,
d'insight, de jugement, de décision et d'amour. Cette suite d'énoncés évoque
mais trahit en même temps l'expérience philosophique dans laquelle nous
pouvons entrer … Un point
d'appui radical : la dynamique humaine du sujet exprimé en tant que
subjective et objective Un diagnostic : sur la conjoncture présente.
Les étapes
du processus d'existence humaine ou niveaux de conscience. Le
dépassement du dilemme autonomie vs transcendance. Une correction
de la vision trop étroite de la « raison » conduisant au
conceptualisme, au positivisme et au relativisme. N'est-ce
pas trop simple ? À
cela Lonergan répond : l'expérience est facile, l'insight plus difficile,
le jugement encore plus difficile et la transformation personnelle et
collective, encore plus. Après avoir
évoqué le contexte récent d'une recherche chrétienne, le défi constant de
l'esprit du temps, l'inspiration et l'ajustement et le processus suggéré par
Lonergan, nous passons du fondement (transcendantal) ou dynamique de base à un
champ d'application (catégorial) à « une étude de l'esprit tel qu'on le
voit à l'œuvre dans un domaine déterminé » … Je suis arrivé dans le milieu de cet Institut de pastorale après 17 ans d'enseignement au département de philosophie où j'avais toujours gardé en vue la préparation à un service chrétien de mes étudiants. Je m'étais intéressé à l'éducation, sa philosophie, ses pratiques, ses défis en lien avec l'initiation à la philosophie : Paolo Freire et la conscientisation, la Clarification des valeurs, la pédagogie par objectifs, la taxonomie célèbre de Bloom ... l'andragogie. L'approche certes sans oublier le « contenu », le message, la vision … Des questions similaires revinrent à la rencontre de ces adultes qui nous fréquentaient pour refonder leur expérience religieuse et leur responsabilité pastorale. Le souci de l'adulte en tant qu'adulte était très présent et marquait nettement le fonctionnement de l'Institut, mais je n'étais pas sans savoir qu'une partie de la clientèle – les femmes surtout - étaient appelés à accompagner les enfants (1984 - reprise par les paroisses de l'initiation sacramentelle). Que faire quand les meilleures/s signalent que ce qui se fait dans les écoles ne fonctionnent plus? On devient alors attentif aux efforts de renouveau d'où qu'ils viennent. Ce qui m'a conduit au cours de la première moitié des années 1980 à prendre connaissance d'articles et d'ouvrages d'auteurs inconnus, Claude et Jacqueline Lagarde, dont le premier fût Apprendre à dire Dieu. Pour une initiation à la symbolique chrétienne. Centurion 1978. Sans Lonergan ma recherche catéchétique en serait restée aux instruments, méthodes, programmes ou recettes … sans rejoindre le sujet (le moi) en contexte contemporain (appartenances) en quête de réponse à son désir d'absolu … exprimé en d'autres formes. Catéchèse Biblique Ssymbolique - ces mots désignent une réflexion et un processus de fonctionnement élaboré par C. & J. Lagarde depuis les années 1970 à partir de leur pratique catéchétique. Il ne s'agit pas d'instruments, bien qu'il y en ait, de programmes ficelés offerts aux éducateurs, mais d'une vision et d'une pratique, qui a mon avis est authentique, c'est à dire qui permet d'appliquer à un champ déterminé et de développer la dynamique de l'esprit humain à partir de l'expérience jusqu' à l'acte de foi. Posons en avertissement que la catéchèse n'est pas le catéchisme, ni réservée aux enfants et que le terme symbolique est utilisé par d'autres courants qui lui donne un sens différent. Pour faire bref, la catéchèse biblique symbolique – les deux épithètes sont importantes – a émergé de - la prise de conscience des impasses de la « catéchèse nouvelle » des années soixante, donc d'un diagnostic naissant d'une observation des enfants d'abord, des adolescents, et de plus en plus des adultes, vivant une éducation chrétienne, puis s'est développé par la découverte conséquente des étapes ou niveaux – ici niveaux de parole – structurant le développement de l'intelligence mise en contact avec les matériaux (données) de la tradition chrétienne- Bibles, sacrements et autres rites et médiations - l'importance de la prise de parole par le sujet pour que se développe sa propre intelligence de la foi - le souci de faire passer de la lecture positive, naïve ou critique, à la compréhension symbolique de ces matériaux - afin de conduire peu à peu à - l'accès à l'acte de prière et de foi. Ce faisant, le catéchète assume le « tournant anthropologique » ou invitation et rencontre du sujet dans sa démarche, unit la dynamique subjective et l'ouverture à la réalité et objectivité des mystères chrétiens. Il échappe ainsi au « conceptualisme » moderne, au psychologisme centré sur le moi, se connecte à la dynamique du sujet humain et à l'émergence d'une communion dans la recherche de sens et dans une foi chrétienne. Ajoutons, que se reconstitue ainsi un univers catéchuménal dont les églises des premiers siècles, celles des Pères de l'Église, ont fourni les premiers exemples que nous tentons de refaire aujourd'hui dans les circonstances de « fin de la chrétienté ». Catéchèse oui au sens de démarche de l'intelligence humaine vers l'acte de foi, la prière, en prenant les médiations premières, la Bible, comme Parole de `Dieu, et les actes sacramentels. Donc Catéchèse biblique symbolique, sans séparer ce que Dieu a uni, A.T. et N.T., liturgie et paroles, sujet et communauté émergente de partage. À comparer avec le schéma Accueil- Vécu- Parole et Engagement.
En fait une communication de « valeurs », la première étant au Québec
le « respect d'autrui ». (Cf la place des valeurs dans
Grand'Maison, Le défi des générations, 1993). 3.2 La Catéchèse Biblique Symbolique est d'abord un diagnostic La Catéchèse Biblique Symbolique comportait un diagnostic sur la situation contemporaine à travers le renouvellement de l'initiation chrétienne. Elle en reconnaissait l'importance mais c'est justement cet effort qui la conduit au diagnostic de ses impasses. En s'arrêtant à ce diagnostic nous prenons pied dans l'approche méthodique de C. & J. Lagarde en nous rendant capable d'une attention aux raisons qui la fondent. À chacun de vérifier si les problèmes signalés perdurent encore. Ils sont résumés dans cette page d' Ouvrir la parole, 1980, « Si l'on enseigne les choses religieuses comme on le faisait jadis, l'enfant se tait et comprend ce qu'il peut. Sa parole n'est pas éduquée et il ne lui reste souvent que des formules non assimilées. Si l'« on part de la vie » pour expliquer les vérités de foi, est-ce mieux? Faites l'expérience suivante : Prenez un groupe de jeunes, dans une classe de Cinquième par exemple. Lisez leur un passage d'Écriture et interrogez-les sur ce que le texte veut dire pour eux. Ils vous répondront : « Il faut s'aimer les uns les autres », « Il faut être gentil avec ses camarades », « Il faut faire la vaisselle » et quelques autres formules bien connues des catéchètes. Prenez un autre passage d'Ecriture et recommencez : vous aurez les mêmes réponses. Les techniques inductives dont ont bénéficié ces jeunes ne donnent pas, semble-t-il, de meilleurs résultats que l'enseignement de jadis en ce qui concerne la production d'un sens (…) L'enseignement (déductif et inductif) produit l'extériorité, et l'éveil affectif, une mauvaise intériorité. » Donc de la mémorisation des formules abstraites du catéchisme on est passé à une approche qui veut partir du vécu de l'enfant comme plus tard du vécu de l'adulte. Et c'est cette solution -«passer directement de l'expérience humaine sur la quelle on invite à réfléchir à la réalité de Dieu et de Jésus comme Christ en n'utilisant pas le langage de l'Église»- qui produit la banalisation moralisante des réponses d'enfants et souvent d'adultes, quand ils osent les dirent". [Ouvrir la parole p.15 ] » L'adulte rencontré aujourd'hui dans une occasion de contact pastoral , s'il accepte de s'exprimer, commencera le plus souvent par resservir cette évocation de valeurs, avec l'amour ou le respect au centre. A hauteur plus élevée que ne le peut l'enfant, il réduit à quelques idées abstraites le message chrétien. .Les progrès accomplis en regard du "catéchisme" traditionnel montrent la nécessité d'aller plus loin vers la racine des problèmes. La vulgarisation de la théologie "académique" et le recours à des instruments améliorés ne suffisent plus. La pratique catéchétique a dû poser un diagnostic réaliste; quelque chose qui a pu fonctionner peut-être ne fonctionne plus maintenant. Ne serait-ce pas précisément qu'un mécanisme pédagogique importé de l'école ne correspond pas au fonctionnement de la Révélation ? Tel est le point de départ de la Catéchèse Biblique Symbolique. Des recherches ont suivi, laborieuses et lentes, enregistrements et analyses des échanges dans des groupes, étonnement devant les choses étranges dites par les enfants sur des récits bibliques, refus de corriger les idées immédiatement, etc. Ce qui a conduit à des découvertes qui sont aussi redécouvertes. 3.3 Le « Chemin de la parole » : Actes de paroles et niveaux de parole3.3.1 La catéchèse biblique symbolique. Sa pertinence La catéchèse biblique symbolique ne représente pas un carnet de trucs et recettes, ni même une méthode parmi d'autres méthodes, mais une théologie et pédagogie du « travail vers la foi ». Elle va jusqu'à l'intervention ou démarche, donc plus loin que la théologie critique, par exemple historique ou exégétique, et surtout elle ne se limite pas à vulgariser une religion « savante » auprès d'adultes ou d'enfants. Remontant jusqu'aux fondements de l'acte catéchétique, elle peut assumer d'autres procédures et en inventer de nouvelles en les faisant fonctionner dans l'axe d'un acte de foi, que ce soit l'entrée ou initiation ou le développement de la conversion. Qui œuvre à la mission ecclésiale d'éduquer à la foi , sera guidé par un profil de la genèse d'un acte de foi, qui identifie les étapes du développement intellectuel qui peu à peu transforme le contact ou l'information apporté par la tradition religieuse en occasion d'entrer dans une expérience du Transcendant à quelque moment que ce soit de son histoire. S'il faut savoir où arriver - l'acte adulte de foi - , on doit aussi savoir d'où l'on part et les étapes majeures entre ces pôles. L'aventure croyante commence par une entrée dans la foi et un développement ou second regard progressif, en général en lien avec un milieu d'adultes pèlerins engagés dans un itinéraire non encore terminé. Cette démarche catéchétique m'a semblé mettre en exercice la dynamique de l'esprit humain dans sa recherche du Mystère à partir de la rencontre des médiations de la tradition chrétienne. Il ne s'agit pas d'une déduction ni d'une communication de la pensée chrétienne mais d'une attention et d'une application dans la proposition de la foi, d'abord à des enfants, puis à des adultes en cheminement. Elle prétend retrouver le « chemin de la parole », la genèse d'une entrée dans l'acte de foi à partir du contact avec des matériaux de la tradition chrétienne. La sensibilité précède chez l'enfant, et que de fois chez l'adulte, l'intelligence de la foi. Mais vient un moment ou chacun doit passer d'une parole immédiate à une parole analogique ou symbolique, construire une coquille puis la briser. La clé ici est l'attention apportée à l'acte de parole, l'acte d'expression par le sujet de sa compréhension des médiations avec lesquels il est mis en contact et qui se transforme peu à peu, ce qui est décrit par l'identification des « niveaux de parole » ou de l'acte de parole. 3.32 Les paroles du sujet humainQuatre NIVEAUX DE PAROLE 1 ANECDOTE bleu 2
RAPPROCHEMENTS vert 3 BIZARRERIES rouge
4 SENS FIGURÉ jaune Quatre OPÉRATIONS ou Temps. 1) INFORMATION : mettre en contact avec l'altérité des récits et des rites. 2) CRÉATION : jeux, activités qui font reprendre l'« information » rencontrée
4) PRIERE : Moment de célébration, non au sens de jeu mais de prière, élaborée par les participants. Il y a à franchir des « niveaux de parole », des manières successives d'utiliser et d'investir le langage parlé ou écrit pour lui faire produire un type de sens et donc de vérité. L'expression « niveau de
parole » se décrit ainsi : « sorte(s) de sens que les personnes ( enfants
& adultes) sont capables de produire sur le langage de foi » Catéchèse Biblique Symbolique I p.22 En Catéchèse Biblique Symbolique on
apprend d'une façon surprenante que la foi chrétienne a une genèse humaine dont
il faut apprendre à discerner les étapes pour y ajuster l'intervention
pastorale, ici catéchétique. Non pas que nous produisions la foi et la grâce
du salut, simplement que la proposition des médiations de salut par l'adulte
et leur rencontre par l'auditeur doit suivre un parcours nécessaire. Tel est le
« chemin de la parole »,
les (actes de) paroles que dit l'humain successivement) Tel est le cycle des opérations fondamentales pour qu'une catéchèse effective existe à chacun des niveaux. Les étapes sont ainsi défrichées. Ce cycle prend du temps, plusieurs périodes souvent, et les moments ne doivent pas être intervertis. Ils forment un tout entre le premier contact réel avec la tradition chrétienne et ses « médiations » et l'achèvement dans l'esquisse d'un acte de prière ou de célébration. La « catéchèse biblique symbolique » repose sur l'identification des niveaux ou types de parole et sur les fonctions mises en œuvre au sein de ces niveaux. On peut l'approcher comme un ensemble pour se guider dans la pratique - donc une pédagogie - mais aussi comme une notion de ce qui doit être réalisé pour qu'il y ait effectivement catéchèse soit « initiation à la foi » de l'Église et « accès à un acte de foi » devant d'autres circonstances de la vie. 3.4 Autres traits de cette démarche· Imaginaire et dramatique · passe par l'imaginaire religieux et la dramatique des récits · le symbolique réfléchi et mis en action · développement de l'imaginaire, par les ressemblances · contact : intérêt et attention · analogie et métaphore : sortie du positivisme contemporain. · associe Ancien Testament et Nouveau Testament et sacrements, autres médiations. · passage par le sujet de l'extériorité à l'intériorité · opérateur : questionnement : susciter la formulation des étrangetés, étonnement, bizarreries mais dans un contexte de valorisation des matériaux · résonnance : Kat echo catéchèse · l’intelligence se développe par l'acte de parole de l'éduqué et non par transmission de contenu à apprendre, · retrouve la tradition catéchétique de l'Église des premiers siècles et du judaïsme · l’expression parlée est le lieu de l'appropriation et manifestation du niveau de parole atteint · pas une recette mais une mise en place d'une théorie et pratique du rôle catéchuménal, distinct des rôles presbytéral (cultuel) , pastoral (soin), prophétique. · pas une vulgarisation de la théologie et de l'exégèse. · visée : vers un acte de foi 4. Connivences et appuis - Lonergan et Lagarde. 4.0 Introduction· de Lonergan à une mise en œuvre par C. et J. Lagarde. · la pensée de Lonergan m' a permis détecter la valeur philosophique de la Catéchèse biblique symbolique et l' audace de sa mise en pratique. · « Nietzsche demande : « Dieu est mort … Que sont ces églises sinon les tombeaux et sépulcres de Dieu ». Mais l'humanisme occidental aussi en grande partie est mort. Les humains n'errent plus sous les étoiles silencieuses, écoutant le vent et apprenant à se connaître, en posant ces questions : « Où m'en vais-je ? Pourquoi suis-je ici? » Ils ont mis de côté les mystères de la contingence et de la finitude passagère au profit des certitudes de la recherche, de la production et de la consommation. Aussi est-il possible d'oser dire: « L'homme est mort….Que sont ces édifices, ces tunnels, ces routes sinon les tombeaux et sépulcres de l'homme ? » Michael
Novak Controversial Engagements Copyright (c)
1999 First Things 92 (April 1999): 21-29. Cf Smith Huston, Why Religion Matters. The Fate of the Human Spirit in
an Age of Disbelief.. Harper SanFrancisco 2001 · la Catéchèse Biblique Symbolique n'est pas une déduction de la philosophie du sujet de Lonergan, · ni une « application » automatique : L'application pour Lonergan est une démarche plus complexe qu'il ne paraît. L'application de connaissances acquises à une situation concrète, par exemple un diagnostic, médical, technique etc, demande un insight propre combinant quelles connaissances sont pertinentes, quelles dimensions de la situation concrète sont concernées et comment ces deux se combinent. · ni non plus un champ complètement isolé et sans lien. · mais une mise en œuvre des préceptes transcendantaux en relation avec des personnes ou sujets et les matériaux objectifs de la tradition religieuse chrétienne, reçue peu à peu comme Révélation du Mystère transcendant et reconnu sur les chemins de l'histoire. Sois
attentif
· attention : non le vécu ou senti d'abord mais les données objectives dans leur premier contact avec soi et leur reprise ultérieure. · récits, rites, · enjeux présent dans les récits, comme drame de vie ou mort. · manipulation des scènes en média autres qui fait entrer en nous l'objet rencontré. Sois intelligent Questionnement: Qu'est que cela ? Pourquoi dit-on cela pour dire autre chose (analogie, symbole, réalité transcendante. INSIGHT, émergence de la compréhension, idée, connexion jusqu'aux explications, hypothèse, théories Sois rationnel
Est-ce vrai? Réel ? conforme au réel ? Et vrai de quelle vérité: La recherche chrétienne conduit plus loin que le senti, que l'idée, jusqu'à l'affirmation, traduite dans les récits : « Tu as les paroles de la vie éternelle », exprimée dans les articles des Credos. Mais ces récits et affirmations sont vrais autrement que les vérités positives de notre expérience et de nos savoirs. Sois responsable, jusqu'à être en amour, aime sans restrictionCe qui est expérimenté, compris et vérifié par moi, que vais-je en faire ? Une praxis cohérente, qui est invention d'un style de vie, d'une culture et société est appelée par la dynamique humaine quand on lui laisse libre cours. Et en réalisant cette praxis nous sommes animés par un désir qui entraîne et déborde toutes nos entreprises, l'amour sans condition du Mystère dans lequel nous sommes, vivons et avançons. 4.2 Transmission ou initiationPaolo Freire a décrit naguère la conception habituelle de l'enseignement comme un remplissage et il a montré que le véritable apprentissage – p.ex. de la lecture et écriture - devait procéder selon une autre conception pour être efficace. La conscientisation cherchait à mettre en marche l'observation, le questionnement, la compréhension et le jugement des éduqués. A sa manière cette pédagogie est une mise en œuvre du tournant anthropologique, du sujet ou personne considéré dans sa dynamique proprement humaine ou spirituelle. Elle accompagne la recherche et la découverte progressive par l'éduqué au lieu de l'apprentissage passif. La prise de conscience du contexte actuel nous oblige à l'évangélisation, à offrir des lieux et des démarches de cheminement et de recherche à la portée des différents âges et situations. La plupart des symboles de la foi ne sont plus immédiatement compris et ne peuvent donc pas être présupposés, à commencer par celui de Dieu. C'est ce retournement qui est difficile. En catéchèse biblique symbolique, on accepte pour tous les âges de commencer par le commencement et de poursuivre le développement en passant par le « chemin de la parole ». (Authenticity, on L.’s account, is openness and obedience to the inner norms for raising questions. These inner norms or criteria L. calls the transcendental precepts, be attentive, intelligent, responsible, reasonable, loving. They put us in touch with reality. For L., genuine objectivity is attained only by the authentic subject. Authenticity is human being's “deepest need and most prized achievement" (see chapter Ten 53). Sauer 4.2 p.122/Méth p.34, 126 |