Les oeuvres de Bernard Lonergan
L'insight: ch. 9 - La notion de jugement

 

PREMIÈRE PARTIE

L’insight en tant qu’activité

 

9

La notion de jugement

L'établissement d'un rapport entre la notion de jugement et les propositions permet de poser une première détermination de cette notion.

Aux fins du présent exposé, il suffira de distinguer 1) l'énonciation, 2) la phrase et 3) la proposition, de la façon sommaire décrite ci-après.

Si vous dites « le roi est mort » et que je dis « le roi est mort », nous avons deux énonciations mais une seule phrase.

Si vous dites « der König ist tot » et que je dis « le roi est mort », nous avons deux énonciations et deux phrases mais une seule proposition.

De même, si vous écrivez en notation décimale « 2 + 2 = 4 », et que j'écris en notation binaire « 10 + 10 = 100 », nous avons là aussi deux énonciations et deux phrases mais une seule proposition.

De plus, nous supposerons que les énonciations peuvent être orales, écrites ou simplement imaginées, et que l'acte d'imagination peut être visuel, auditif ou moteur. Les grammairiens distinguent les phrases déclaratives, interrogatives, optatives et exclamatives, mais seule la forme déclarative correspond à la proposition.

On peut adopter deux attitudes mentales distinctes face à une proposition : ou bien se contenter de la considérer, ou bien l'approuver ou la rejeter. Ainsi, ce que j'écris, je le soutiens; quant à vous, vous pouvez considérer mes propos sans nécessairement y souscrire ni les contester.

Une proposition peut donc être un simple objet de pensée, c'est-à dire le contenu d'un acte de conception, de définition, de supposition, de considération.

Néanmoins, une proposition peut être également le contenu d'un acte de jugement. Elle traduit alors le contenu d'une affirmation ou d'une négation, d'une approbation ou d'une désapprobation, d'un acquiescement ou d'un refus.

Il est possible de poser une deuxième détermination de la notion de jugement en situant celle-ci par rapport aux questions.

Il existe deux grandes catégories de questions : les questions relevant de la réflexion, auxquelles on peut répondre par un oui ou un non, et les questions relevant de la compréhension, auxquelles on ne peut répondre par oui ou non.

Si vous demandez, par exemple : « Y a-t-il un logarithme de la racine carrée de moins un? », il s'agit d'une question relevant de la réflexion. La bonne réponse est « oui ». Si je réponds « non », je fais erreur, certes, mais ma réponse a tout de même du sens. Par contre, si vous demandez : -« Quel est le logarithme de la racine carrée de moins un? », une réponse par « oui » ou « non » n'aurait pas de sens. Il ne s'agit pas ici d'une question relevant de la réflexion, mais d'une question relevant de la compréhension. La seule façon appropriée de répondre est de montrer que la racine carrée de moins un résulte de l'élévation d'une certaine base à une certaine puissance.

Notre deuxième détermination de la notion de jugement est donc la conclusion que juger consiste à répondre par oui ou non à une question relevant de la réflexion.

Une troisième détermination de la notion de jugement est que le jugement fait appel à un engagement personnel. Comme le fait observer de La Rochefoucauld, « Tout le monde se plaint de sa mémoire, et personne ne se plaint de son jugement1». On avouera volontiers ne pas avoir une bonne mémoire parce que l'on estime qu'il s'agit d'une faculté dont on n'est pas maître. Mais personne n'avouera facilement un manque de jugement, parce qu'à une question relevant de la réflexion il est possible de répondre non seulement « oui » ou « non », mais aussi « je ne sais pas ». Autrement dit, la réponse peut être assertorique ou modale, elle peut exprimer une certitude ou une simple probabilité. Enfin, la question telle qu'elle se présente peut être écartée, au profit de nouvelles questions suscitées par quelque distinction. Une grande variété de réponses est possible, traduisant les revers et les lacunes de leurs auteurs, tout en refusant d'excuser l'erreur. Un jugement est la responsabilité de la personne qui juge. Un jugement est un engagement personnel.

Qu'est-ce qu'une personne? Qu'est-ce que la responsabilité? Pourquoi une personne est-elle responsable de ses jugements? Voilà autant de questions sous-jacentes qu'il n'y a pas lieu d'aborder ici. Nous devons pour le moment noter le fait mentionné, et attendre des occasions plus appropriées pour en proposer une explication.

À partir des déterminations établies, nous allons maintenant tenter de poser une relation entre le jugement et la structure générale de notre processus cognitif. Nous distinguerons d'abord un processus direct et un processus introspectif, puis à l'intérieur de chaque processus, trois niveaux : le niveau de l'attention aux données, le niveau de la compréhension et le niveau de la réflexion.

Nous avons examiné jusqu'ici le niveau de la compréhension. Celui-ci consiste en des actes de recherche, de compréhension et de formulation. Ainsi, la question : « Qu'est-ce que c'est? » mène à une saisie et à une formulation d'une unité-identité-totalité intelligible dans les données, prises comme éléments individuels. La question : « Pourquoi? » mène à une saisie et à une formulation d'une loi, d'une corrélation, d'un système. La question : « Combien souvent? » mène à une saisie et à une formulation d'une fréquence idéale dont les fréquences réelles divergent de façon nom systématiquea.

Notre exposé des phases classique et statistique de la méthode empirique, de la notion de chose, de l'abstraction et du système explicatifs se situait au niveau de la compréhension au sein du processus cognitif

Le niveau de la compréhension présuppose par ailleurs un autre niveau, qu'il complète. La recherche présuppose l'existence dans la connaissance d'éléments dont elle fait son objet. La compréhension présuppose des présentations à comprendre. La formulation exprime non seulement ce qui est saisi par la compréhension mais aussi ce qui, dans ce qui est compris, est essentiel à la compréhension. Ce niveau antérieur a été décrit dans le chapitre sur le sens communb. Il s'agit du niveau de l'attention aux données. Ce qui le caractérise, c'est le fait qu'il est présupposé et complété par le niveau de la compréhension, qu'il fournit pour ainsi dire les matières premières exploitées par l'intelligence, qu'il est, en un mot, empirique, présent, certes, mais simplement présent comme une donnée, ouvert à la compréhension et à la formulation, mais en soi non compris et ineffable.

Troisièmement, le niveau de la compréhension, qui présuppose et complète un niveau initial, est à son tour présupposé et complété par un autre niveau, celui de la réflexion.

Les formulations de la compréhension produisent des concepts, des définitions, des objets de pensée, des suppositions et des considérations. L'esprit humain exige toutefois davantage. Toute réponse à une question relevant de la compréhension soulève une question relevant de la réflexion. Les actes de conception et de définition, de pensée et de considération, d'établissement de suppositions, d'hypothèses, de théories, de systèmes, obéissent à un motif ultérieur. Ce motif se manifeste lorsqu'à la suite de ces activités se pose la question : « En est-il bien ainsi? » Nous concevons en vue de juger. Les questions relevant de la compréhension (« Quoi? », « Pourquoi? » et « Combien souvent? ») sont aux insights et aux formulations ce que les questions relevant de la réflexion sont à un nouveau type d'insight et au jugement. C'est à ce troisième niveau qu'émergent les notions de la vérité et de la fausseté, de la certitude et de la probabilité qui n'est pas une fréquence mais une qualité de jugement. C'est à ce troisième niveau que se situe l'engagement personnel qui rend chacun responsable de ses jugements. C'est de ce troisième niveau que proviennent les énonciations exprimant l'affirmation ou la négation, l'assentiment ou le désaccord, l'acquiescement ou la désapprobation.

Voici une représentation schématique des trois niveaux du processus cognitif qui permettra aux lecteurs de mieux saisir notre propos.

IDonnées.Images perceptuellesImages libresÉnonciations
IIQuestions relevant de la compréhensionInsightsFormulations
IIIQuestions relevant de la réflexionRéflexionJugement

Le deuxième niveau présuppose le premier et le complète. Le troisième niveau présuppose le deuxième et le complète. Font exception les images libres et les énonciations : elles subissent habituellement l'influence des niveaux supérieurs avant de servir de base à la recherche et à la réflexion. De plus, nous n'entendons pas, par les questions relevant de la compréhension et les questions relevant de la réflexion, des énonciations ou même des formulations conceptuelles; par la question nous entendons l’attitude de l'esprit qui cherche, qui réalise la transition du premier au deuxième niveau, et l'attitude de l'esprit critique qui réalise la transition du deuxième au troisième niveau. Enfin, le schème se veut une anticipation puisque la nature de la réflexion ne sera abordée qu'au prochain chapitre.

Nous avons déjà noté que les trois niveaux du processus cognitif fonctionnent selon deux modes. Les données incluent les données des sens et les données de la conscience. Les données des sens incluent les couleurs, les formes, les sons, les odeurs, les goûts, le dur et le mou, le rude et le doux, le chaud et le froid, l'humide et le sec, ainsi de suite. Le mode direct du processus cognitif va des données des sens aux insights et aux formulations, puis à la réflexion et au jugement. Ainsi donc, la science empirique appartient au mode direct du processus cognitif. Par ailleurs, les données de la conscience consistent en des actes tels que voir, entendre, goûter, humer, toucher, percevoir, imaginer, chercher, comprendre, formuler, réfléchir, juger, ainsi de suite. Ces actes, comme données, sont objets d'expérience; mais comme objets d'expérience, ils ne sont pas décrits, distingués, comparés, mis en relation, définis, puisque toutes ces activités sont l'œuvre de la recherche, de l'insight et de la formulation. Enfin, de telles formulations ne sont en elles-mêmes que des hypothèses; elles peuvent être justes ou fausses, correctes ou erronées. Pour statuer à leur sujet il faut faire appel à la réflexion et au jugement. Les trois niveaux du mode direct du processus cognitif fournissent donc les données du mode introspectif; le mode introspectif, comme le mode direct, se déploie sur les trois niveaux : un niveau initial, celui des données, un niveau de la compréhension et de la formulation, et un niveau de la réflexion et du jugement.

L'exposé qui précède offre une analyse du processus cognitif. Un tout se divise en différents niveaux. Aux différents niveaux correspondent différents genres d'opérations, qui sont distinguées et reliées. Chaque niveau est relié aux autres. Et l'ensemble du processus peut adopter deux modes opposés. Or l'analyse prépare la voie d'une synthèse. Il y a donc lieu maintenant de nous demander comment les divers éléments repérés s'associent pour constituer le connaître. Nous ne sommes pas encore en mesure de répondre à la question de Kant au sujet de l'établissement de la relation du sujet connaissant et de l'objet connu. Ce qui nous intéresse ici est la question plus élémentaire de l'unification du contenu de plusieurs actes en un même contenu connu.

Nous avons déjà indiqué la réponse générale à une telle question. Les contenus de différents actes s'assemblent étant donné que les contenus antérieurs sont incomplets sans les contenus ultérieurs, alors que les contenus ultérieurs n'ont rien à compléter que les contenus antérieurs. Les questions relevant de la compréhension supposent l'existence de quelque chose à comprendre, et ce quelque chose, c'est le premier niveau qui le fournit. Par la compréhension, on saisit dans les présentations sensibles ou imaginaires une forme intelligible qui en émerge. Par la conception, on formule l'idée saisie et ce qui est essentiel à l'idée dans les présentations sensibles ou imaginaires. Par la réflexion, on demande si une telle compréhension et une telle formulation sont correctes. Par le jugement on répond qu'elles le sont ou ne le sont pas.

Le processus cognitif est donc un processus cumulatif : les étapes ultérieures présupposent les apports antérieurs, auxquels elles ajoutent. Ces ajouts n'ont toutefois pas tous la même importance. Certains sont purement provisoires; c'est notamment le cas des images libres. Certains traduisent en un mode nouveau les apports des actes antérieurs; ainsi donc, la formulation abstraite traduit généralement ce que l'insight saisit dans une présentation particulière. D'autres ajouts encore constituent pour ainsi dire l'introduction de dimensions nouvelles dans la construction du contenu cognitif entier; et c'est cette introduction d'une dimension nouvelle qui forme la base de la distinction entre les trois niveaux, ceux de l'attention aux données, de la compréhension et de la réflexion.

Ce point de vue permet d'utiliser une distinction entre le contenu propre du jugement et son contenu emprunté.

Le contenu propre d’un jugement est son apport spécifique au processus cognitif. Cet apport consiste dans les réponses « oui » ou « non ».

Il existe deux types de contenus empruntés d'un jugement : le contenu emprunté direct qui se trouve dans la question à laquelle est donnée la réponse « oui » ou « non », et le contenu emprunté indirect qui émerge dans l'acte réflexif reliant la question et la réponse; ce dernier contenu pose comme vrai le « oui » ou le « non » énoncé et, de fait, il pose que ce «oui » ou ce « non » est vrai de façon certaine ou de façon seulement probable.

Ainsi donc, le contenu emprunté direct du jugement : « Je suis en train d'écrire » est la question : « Suis-je en train d'écrire? » Et le contenu propre de ce jugement est la réponse : « Oui, je suis en train d'écrire ». Le contenu emprunté indirect de ce même jugement est la signification implicite : « Il est vrai de façon certaine que je suis en train d'écrire ».

Et le jugement peut être présenté du même point de vue comme l’apport intégrateur au sein du processus cognitif.

Chaque élément de ce processus constitue au moins une adjonction, il fournit un apport au connaître. Le jugement est cependant le dernier acte de la série qui va des présentations sensibles et imaginaires vers la réflexion puis l'affirmation ou la négation, en passant par la compréhension et la formulation. Le contenu propre du jugement, le oui ou le non énoncé, est donc le dernier apport partiel au sein du processus. Mais le contenu propre est dépourvu de sens lorsqu'il est séparé de la question dont il constitue la réponse. Il forme avec la question un tout intégré. Or la question reprend une formulation du niveau de la compréhension, formulation qui fait appel à la fois à l'insight et aux présentations. Par conséquent, le jugement comme totalité représente un apport intégrateur au processus cognitif, et amène l'esprit à franchir presque entièrement une étape du développement de la connaissance.

Il faut distinguer enfin l'aspect contextuel du jugement. Même si chaque jugement particulier mène à sa conclusion une démarche de recherche, ces démarches particulières sont liées entre elles de façon très complexe.

La logique et la dialectique représentent les aspects les plus généraux du contexte cognitif. La logique est l'effort de la connaissance en vue d’atteindre une cohérence et une organisation appropriées à tout stade de son développement. Quant à la dialectique, elle repose sur l'insuccès des efforts de cohérence et d'organisation à une étape particulière, et consiste à susciter une nouvelle étape où la logique déploiera un nouvel effort de cohérence et d'organisation.

Du point de vue de l'idéal logique, chaque terme a une et une seule signification précise, la relation entre chaque terme et chacun des autres termes est établie dans une proposition non équivoque, la totalité des propositions est nettement divisée en propositions primitives et propositions dérivées, les dérivées peuvent s'obtenir en fonction des règles de l’inférence à partir d'un nombre minimum de propositions primitives, aucune proposition n'en contredit une autre, et enfin l'emploi du principe du milieu exclu n'introduit pas de propositions non définies ou fausses, comme le fait la question : « Avez-vous cessé oui ou non de battre votre femme? »

Or la poursuite de l'idéal logique, loin de favoriser une immobilité statique, sert à révéler le caractère inadéquat de toute étape intermédiaire dans le développement de la connaissance. Plus cette recherche est poussée, plus elle force le processus cognitif à subir une révision radicale de ses termes et postulats et donc à procéder à partir d'une nouvelle base opérationnelle. Une telle révision a toutefois ses limites, puisqu'on ne saurait réviser le réviseur lui-même. Le réviseur doit se plier aux conditions générales et commencer par les présentations, passer par les insights et les formulations, et parvenir aux réflexions et aux jugements. Ses insights sont des actes de saisie d'unités concrètes, de régularités systématiques ou de fréquences idéales. Ses jugements sont des engagements personnels à l'égard d'un oui ou d'un non; il n'est pas possible de donner les deux réponses à une même question; dans des conditions idéales, il faut fournir l'une de ces deux réponses. La seule uniformité de nature chez les réviseurs confère et à la logique et à la dialectique un caractère immuablement ultime.

Dans les schèmes généraux de la logique et de la dialectique l'aspect contextuel du jugement se manifeste de trois façons.

Il y a d'abord la relation du présent avec le passé. Ainsi donc, les jugements passés nous demeurent présents. Ils déterminent, mais en arrière-plan seulement, une orientation habituelle, présente et opérative. Ils infléchissent l'orientation de l'attention, évaluent les insights, guident les formulations, et influent sur l'acceptation ou le rejet de nouveaux jugements. Les insights antérieurs nous demeurent présents. Ils facilitent l'occurrence de nouveaux insights, exercent une influence sur les nouvelles formulations, fournissent des présuppositions qui sous-tendent de nouveaux jugements, que ce soit dans les mêmes domaines de recherche ou dans des domaines connexes ou analogues. Lorsqu'un nouveau jugement est porté, le contexte habituel d'insights et d'autres jugements que nous portons en nous sert à élucider ce nouveau jugement, à le compléter, à le pondérer, à établir des distinctions, à apporter d'autres réserves, à assurer sa défense, à offrir des éléments de preuve ou à chercher à persuader.

Deuxièmement, il y a les relations au sein du présent. S'ils sont contradictoires, les jugements existants déclenchent le processus dialectique. Lorsqu'ils ne sont pas contradictoires, ils peuvent ne pas être tout à fait indépendants les uns des autres et stimuler en conséquence l'effort logique de recherche d'une cohérence organisée.

Troisièmement, il y a les relations entre le présent et l’avenir. Les questions auxquelles nous répondons sont bien moins nombreuses que les questions laissées sans réponse. Le connaître est une structure dynamique. Apport intégrateur multiple, chaque jugement ne représente cependant qu'une infime contribution à la totalité de la connaissance. Notre connaître est toutefois dynamique en un autre sens. Il est irrémédiablement habituel. Car nous ne pouvons porter qu’un jugement à la fois, et un seul jugement ne peut situer tout ce que nous savons dans toute la lumière du connaître effectif. Un jugement peut avoir une très grande portée et donc traduire la profondeur et la largeur de nos perspectives. Il peut être très concret et ainsi révéler notre saisie de la nuance et du détail. Il ne peut cependant à la fois avoir une grande portée et être très concret. Tout ce que nous connaissons réside de quelque façon en nous. Nos connaissances sont présentes et opératives dans notre connaître. Mais elles se tiennent dans la coulisse et ne se révèlent que dans l'exactitude avec laquelle se réalise chaque petit apport à notre connaître. L'esprit humain en cette vie semble voué, non pas à la contemplation de ses connaissances, mais au travail incessant d'ajout de nouveaux apports à des connaissances simplement habituelles.


a Notre recherche ... divergent de façon non systématique : les trois questions de ce paragraphe ont trait aux trois ensembles d'éléments métaphysiques énumérés dans les leçons « Intelligence and Reality » (1951). « Qu'est-ce que c'est? » renvoie à la puissance, à la forme et à l'acte centraux, « Pourquoi? », à l'ensemble conjugué et « Combien de fois? » à ce que Lonergan appelait dans ces leçons « "group" potency-form-act » (puissance-forme-acte collectifs).

b le chapitre sur le sens commun : il semble qu'au moment de la rédaction du chapitre 9 Lonergan pensait décrire le niveau antérieur de façon plus structurée dans un chapitre sur le sens commun (peut-être déjà ébauché à ce moment-là). Le chapitre 6 réalise presque un tel programme, mais n'offre pas un exposé structuré. Exposé structuré que l'on trouve dans les leçons « Intelligence and Reality » dont une page porte l'en-tête « Data. Images. Percepts. ». Cet exposé est peut-être venu à l'esprit de Lonergan lorsqu'il a rédigé le chapitre 9 du présent ouvrage. Il convient de noter que dans les leçons mentionnées les pages qui suivent la page citée portent sur les choses (p. 10) et sur l'analyse du jugement (p. 11), ce qui correspond aux chapitres 8 et 9 du présent ouvrage.


1 [Maxime 89.]

 

 

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