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Introduction à |
Mais quel Dieu, absent ou présent, et dans quelle culture... moderne? Jean-Marc Gauthier C'est un titre mais c'est surtout une question, une vraie question, pour moi Suite aux présentations de Louis et de Jean-Philippe, je reprends le thème de la rencontre d'aujourd'hui, en ne perdant pas vue qu'il y a un lien à faire avec Lonergan. Lien que Louis a fait amplement et que Jean-Philippe a effleuré, dans la forme, mais qu'il a fait, dans le fond, même si, je pense, qu'il l'a fait un peu de travers. Car Lonergan n'était pas son propos alors que, pour Louis, Lonergan faisait partie du propos. Je ne reprendrai pas leurs présentations pour les analyser ou les critiquer mais je partirai d'elles pour surfer sur leurs vagues, mais surtout pour laisser rebondir le thème et la question de l'absence et ou de la présence de Dieu dans la culture moderne. Je le ferai brièvement à partir de trois sources: Nietzsche, René Girard et Lonergan. Et une quatrième source qui est une petite fille de 7 ans qui a bouleversé et radicalisé ma vision théologique, il y a quelques années. Car elle m'a renvoyé à une 5e source: la première épitre de Jean. Avec Nietzsche je reprends la question de l'absence ou de la présence de Dieu dans la culture moderne à partir de cette question : Dieu est mort ou bien Dieu est vivant, autrement? Avec René Girard je reprends le thème de la présence de Dieu dans la culture moderne à partir de ce thème ou cette question problématique: - Dieu violence-violent ou Dieu amour-aimant ? Je dirai après comment tout cela a un lien avec Lonergan et la petite-fille de 7 ans et peut-être avec une 5e source: la première épitre Jean (et le "eye of love" de Lonergan). Nietzsche: Nietzsche nous parle explicitement de l'absence de Dieu dans la culture moderne. Il le fait de façon dramatique dans un passage du Gai savoir ou il fait dire à un insensé: "Dieu est mort". (Des commentateurs de Nietzsche pensent qu'il s'est inspiré du psaume 14 ou l'on retrouve ceci: "L'insensé a dit en son cœur: il n'y a point de Dieu". Ce n'est pas d'hier que l'on remette en question l'existence de Dieu, sa présence dans la culture. Mais l'insensé du Gai savoir ne se limite pas à dire que Dieu est mort. Il affirme: "Dieu est mort et c'est nous qui l'avons tué". Qui ça nous? Sûrement les modernes, les gens de la culture moderne. Nietzsche va plus loin que Lonergan, disons qu'il va autrement que Lonergan quand il parle de l'absence de Dieu dans la culture moderne. Lonergan constate des faits, réfléchit sur des faits concernant la science et le sens commun. Nietzsche met en jeu une dramatique et une responsabilité humaine de la disparition de Dieu. "C'est nous qui l'avons tué". Mais quel Dieu est mort, quel Dieu avons-nous tué? En lisant Nietzsche, on découvre que c'est, pour le dire rapidement et trop simplement, le Dieu moral qui pesait sur nos consciences comme un fardeau. Les croyants, dit Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra, disent non à la vie. Ils portent leur vie comme un chameau porte un fardeau. C'est pourquoi il convient de dire non à Dieu pour apprendre à dire oui à la vie. Dieu ne disparaît pas de la culture parce que la science moderne a changé ses critères d'évaluation ou que Dieu soit devenu inopportun et inapproprié dans notre style de vie moderne. Dieu disparaît de la culture parce qu'on juge qu'il prenait trop de place et une place opprimante dans notre culture. Dieu disparaît pour beaucoup de monde parce que ces "beaucoup de monde" jugent que leur vie se porte mieux sans ce Dieu opprimant qui a pris trop souvent la figure d'un père abusif. Ce Dieu-là est mort, dit l'insensé de Nietzsche, c'est nous qui l'avons tué... mais avons-nous les moyens d'assumer ce que nous avons fait. J'arrête de parler de Nietzsche et je vous parle d'un des "nous" qui a contribué à la mort de Dieu, en tout cas à la mort de ce Dieu moral qui pesait sur nos consciences. Relisant mon histoire, j'ai réalisé comment, plus ou moins consciemment, je me suis libéré d'un certain Dieu dont la présence m'était pénible. J'ai commencé de m'en libérer à l'âge de 17-18 ans quand un bon vieux dominicain, dans une retraite, avait dit simplement à ceux qui peinaient avec leur Dieu: "N'oubliez pas que Dieu est amour". Cette parole, que j'avais déjà entendue, sans y croire, m'était ce jour-là entrée dans le cœur comme une conversion. Ça m'a pris des années avant d'en saisir toute la portée. En fait, je n'en ai pas saisi encore toute la portée mais j'y travaille fortement... Non, pas fortement mais doucement. C'est avec Nietzsche, quelques années plus tard, quand je faisais mon mémoire de maîtrise en théologie, que j'ai réalisé à quel point un certain Dieu m'opprimait et qu'il était bon de m'en libérer. Nietzsche a vécu ce chemin de se libérer du Dieu opprimant, tout-puissant et peut-être violent. En tout cas, pour moi, Nietzsche m'a aidé à me libérer de ce Dieu qui, je le sais maintenant, n'était qu'une idole. C'était pas le "Bon Dieu". Je disais souvent à mes étudiants et étudiantes dans mes années d'enseignement en théologie: "Si le Dieu auquel vous croyez est moins bon que vous, dites-vous que ce n'est pas le Bon Dieu". Alors que Dieu s'absente de la culture moderne, on peut le comprendre. Cela rend service à beaucoup de monde pour qui Dieu était un poids difficilement supportable. Quand Dieu est mortifère, il est voué à la mort pour ceux et celles qui ont le goût de vivre. Il est toujours possible alors de partir à la recherche d'un Dieu vivant et vivifiant. "N'oubliez pas que Dieu est amour" avait dit le bon vieux dominicain". Je me suis mis à la recherche de ce Dieu en me répétant, sans le savoir, cette phrase d'Augustin, je pense: " Tu ne me chercherais pas si tu ne m'avais déjà trouvé". René Girard: René Girard m'a appris plusieurs choses mais une chose essentielle, que je n'oublierai jamais. C'est que la question religieuse se pose à partir de deux pôles en constante dialectique: la violence et l'amour. Paul Beauchamp, le grand exégète, jésuite et français, avait dit quelque chose qui ressemble à ceci:: "R. Girard nous aura appris, et lui seul de cette façon, que la Bible nous parle de deux grands enjeux fondamentaux: la violence et l'amour". Mais deux enjeux qu'il ne faut pas mettre sur le même pied au risque de tomber dans un manichéisme. Le problème de la religion, de Dieu dans la culture moderne, c'est un peu que nous soyons tombés dans ce manichéisme inconscient. Le Dieu violent est toujours là aux portes de notre conscience pour mettre en question le soi-disant "Dieu amour". Et quand on s'est sorti de ce manichéisme, dans notre culture soi-disant moderne, on a opté pour le "dieu violent" contre lequel on n'a pas fini de se battre. La figure violente et diabolique du divin occupe plus de place dans la culture moderne que sa figure aimante. On croit plus en la violence qu'en l'amour. On croit plus au diable qu'à Dieu, dans notre monde. La figure du diable, symbole de division et de persécution, est plus présente dans les nouvelles, que la figure du divin aimant et vivifiant. On n'a qu'à penser à la montée des "djiadistes" qui se battent et tuent au nom Dieu. Quand un djiadiste tue des gens en criant "Dieu est grand" , il ne fait que confirmer au yeux de beaucoup que "Dieu est violent". Et cela fait partie maintenant de notre culture, de notre culture moderne. - En ce sens, Dieu est très présent dans la culture moderne, trop présent, je dirais. Et le défi ou le projet serait que ce Dieu, qui prend trop de place, s'absente un peu pour laisser place à "Dieu de l'amour, à Dieu aimant"... qui est plus discret. Dans la même ligne de pensée j'ai beaucoup de difficulté, Jean-Philippe, à adhérer à une vision des choses où l'on affirme: "la croix: là où l'homme est vraiment divin, il est poussé à ses limites extrêmes. Deux vides qui se rencontrent". Je ne comprends rien à une telle affirmation. et surtout, je ne la crois pas. Je pense et crois exactement le contraire: l'homme est vraiment divin quand il est libéré de la croix, quand il ressuscite en Dieu. C'est Jésus ressuscité qui maniteste le divin vivifiant, car en lui, l'amour a vaincu la violence et la mort. Jésus sur la croix n'est, au premier regard, qu'un être humain bafoué et torturé. Il n'y a là rien de divin: c'est la figure diabolique du divin qui semble se manifester sur la croix comme elle se manifeste toutes les fois qu'on tue au nom de Dieu. Il faudra que tu m'éclaires: je ne comprends rien à Dieu, au divin aussitôt que la violence est proche. À moins qu'on dise que Dieu se fait victime pour bouleverser le sens de la victimisation, pour montrer au monde que faire des victimes n'a pas de sens. À moins qu'on dise que la mort de Jésus sur la croix symbolise douloureusement "la mort de Dieu" dont parle l'insensé de Nietzsche. Mais si l'on s'en tient à cela, Dieu est mort et reste mort. "C'est nous qui l'avons tué". Mais le christianisme est une contestation radicale de cette conclusion. Le Divin revient à la vie en ressuscitant l'humain bafoué. Je reviens à des propos qui concernent plus l'actualité de notre culture. J'ai pris tantôt cet exemple extrême des djiadistes, devenu nouvelle presque quotidienne dans notre monde, mais on pourrait prendre d'autres exemples qui confortent cette hypothèse que Dieu est violent et indécent. Par exemple ce qui a fait les manchettes et le choux gras des médias; les actes pédophiles de prêtres et de religieux. Tout à coup et de façon répétée Dieu s'est présenté dans notre culture moderne comme une mauvaise nouvelle dont il faut se libérer. Je sais, c'est injuste; tous les prêtres et tous les religieux ne sont pas des pédophiles, loin de là. Mais parmi ceux qui représentent "officiellement" Dieu dans notre culture, certains ont commis des actes répréhensibles et ont fait en sorte de le prostituer, injustement. Dieu est présent dans la culture à travers ceux et celles qui affirment y croire et qui le pratiquent de telle ou telle façon. Les croyants et croyantes sont responsables de la présence de Dieu dans notre culture. Par ailleurs je dirais que les prises de position du pape François et ses gestes signifiants font sans doute plus pour parler de la présence " évangélique" de Dieu dans notre culture que toutes les encycliques, tous les discours et tous les enseignements des théologiens. Dieu est une bonne nouvelle: Dieu est amour, miséricorde. Dieu aime le monde. Cela m'amène à Lonergan. Lonergan La question de Dieu est vive, très vive même chez ceux et celles qui le nient. Je l'ai vu chez Nietzsche. Je le vois chez ceux et celles qui veulent se débarrasser de Dieu aujourd'hui... pour toutes sortes de raisons, des bonnes et des moins bonnes. Mais malgré tout, je pense que beaucoup de gens, dans notre culture moderne, cherchent Dieu, même à leur insu. C'est ce qui fait, je pense, que Dieu est beaucoup plus présent dans notre culture moderne qu'il en a l'air. Nous qui avons tué Dieu, selon ce que dit l'Insensé de Nietzsche, nous sommes aussi des chercheurs de Dieu, malgré nous, pour la simple raison que nous avons besoin d'être aimés, que nous avons désir d'être aimés et d'aimer... infiniment. Oui, cela m'amène à Lonergan. Lonergan, dans Insight, parle beaucoup du pur désir de connaître. Et il aboutit, dans ses derniers chapitres à la "connaissance" de Dieu, disons à l'existence de Dieu à travers des réflexions complexes. Le pur désir de connaître appelle la connaissance de Dieu, mais il n'est pas sûr que nous connaissions Dieu. On sait que Dieu est mais que sait-on de Dieu? Quel Dieu? Je pense que c'est dans Method in theology que Lonergan nous parle vraiment de la connaissance de Dieu. Dans ce chapitre sur la religion, sur la foi, dont a parlé Louis, Lonergan parle d'amour et il emploie des expressions surprenantes: "La foi est la connaissance née de l'amour religieux". il dit aussi qu'il peut arriver que nous "tombions en amour avec Dieu". "To fall in love with God". La première fois que j'ai lu ça chez Lonergan, j'ai eu un mouvement de retrait. C'était trop. Trop beau pour être vrai. Ça prend du temps pour apprivoiser cela. Il faut avoir saisi un peu, que dans les méandres du désir humain, toujours complexe, et conduisant souvent à l'envie, à la concurrence, à la compétition et à la violence, il y a, au fond, un pur désir d'aimer infiniment l'Amour infini. Lonergan exprime cela en ces mots: "La foi est donc cette connaissance nouvelle qui apparaît lorsque l'amour dont il s'agit est l'amour de Dieu répandu dans nos cœurs. (Bien sûr Rm 5, 5). À la perception que nous avons des valeurs vitales, sociales, culturelles et personnelles, s'ajoute une perception de la valeur transcendante. Elle consiste à expérimenter que l'élan illimité qui nous pousse à nous dépasser nous-mêmes est comblé; elle consiste à actualiser notre orientation vers le mystère d'amour et d'effroi. (Je ne suis pas sûr de comprendre le sens du mot effroi, ici. AWE en anglais. Respect, crainte. Comme si Lonergan avait peur lui-même que le seul mystère d'amour soit trop difficile à accueillir. Comme si c'était trop. Ou bien veut-il simplement respecter les catégories de Otto sur le sacré: fascinans et tremendum). En tout cas si c'est de peur ou de crainte dont il s'agit, la première épitre de Jean a déjà répondu à la question: "De crainte, il n'y en a pas dans l'amour mais le parfait amour jette dehors la crainte" (1 Jn 4, 11). Mais cela nous fait peur, c'est pourquoi nous nous gardons toujours une petite gêne, une petite crainte. Tout à coup, ce serait trop beau pour être vrai. Croire en l'Amour, rien qu'en l'Amour ne va pas de soi. C'est la plus grande question religieuse, la plus grande question théologique que je connaisse. Et j'ajouterais , en lien avec le thème de notre rencontre, l'enjeu majeur de la présence ou de l'absence de Dieu dans la culture moderne. Je pense que la violence et l'amour sont les thèmes majeurs de la culture moderne, comme ils sont le défi de toutes les religions. Je pense aussi que la violence et l'amour sont les questions théologiques majeures en notre monde. Luc Ferry nous propose une révolution de l'amour dans notre culture mais il l'a souhaite ou la comprend sans Dieu. Par ailleurs, il y a en notre monde une révolution de la violence et elle prétend trop souvent, se faire avec Dieu. Quel Dieu? Voilà la question! Et le religieux, et Dieu avec lui, sont pris dans ce dilemme pratique. Que faut-il pratiquer? La violence ou l'amour pour manifester la présence de Dieu. Lonergan, évidemment, nous propose l'amour. Après avoir montré dans son texte sur "L'absence de Dieu dans la culture moderne" que la science exclut nécessairement Dieu de son champ de vision et de sa compréhension, et que dans le monde du sens commun Dieu est devenu impertinent et sans attrait, il affirme que Dieu pourra peut-être apparaître dans notre culture à travers ce que les chrétiens appellent "la charité héroïque". Il finit par nous dire, donc, que c'est l'amour, et seulement l'amour qui manifestera la présence de Dieu dans notre culture. Mais je me questionne: pourquoi une "charité héroïque"? Pourquoi pas simplement l'amour quotidien qui commence par les proches, le prochain, en s'élargissant avec le prochain jusqu'au lointain qui n'est finalement qu'un prochain qui demeure un peu plus loin. Je ne pense pas, personnellement, que la charité héroïque soit absolument nécessaire à moins que l'on saisisse vraiment que la "charité héroïque" c'est d'aimer, aujourd'hui, simplement celui ou celle qui est là sur notre chemin. C'est ce que j'appelle "pratiquer Dieu aujourd'hui". Si ceux ou celles qui disent croire en Dieu le pratiquent ainsi quotidiennement, Dieu se fera présent discrètement mais réellement dans notre culture. La petite fille qui souhaitait que Dieu existe Cela m'a fait penser à une petite fille de sept ans que j'ai rencontrée au téléphone, il y a quelques années. C'était un vendredi saint à 275-Allo! à Radio-Canada radio. Une émission ou les enfants posent des questions à un "spécialiste" de la question. Ce jour-là, j'étais le spécialiste et la question était la religion. Alors on m'a posé des questions de toutes sortes comme "à quoi ça sert la religion?"- Je me souviens avoir répondu comme un clown car je ne savais pas comment répondre comme un théologien. Je me rappelle avoir répondu: "Comme toutes les choses importantes dans la vie, ça ne sert à rien ...mais parfois ça change tout".- Aujourd'hui, j'aurais répondu à cette petite fille en lui parlant d'amour et de joie- À quoi ça sert l'amour, à quoi à sert la joie? Je ne sais pas toujours à quoi ça sert mais je sais très souvent que ça donne de la saveur, du goût à la vie. La joie donne du goût à la vie. L'amour aussi mais j'imagine que la joie n'est jamais très loin de l'amour. Je reviens à ma petite fille de sept ans et à l'émission 275 Allo. -On me pose toutes sortes de questions (Ex: sur les prêtres, les femmes....mais je sens que ce sont les questions des parents qui disent à leurs enfants de poser ces questions) et j'essaie d'y répondre du mieux que je peux. Fin de l'Émission. Le réalisateur me dit. "Il y a une petite fille de 7 ans qui est au téléphone. Elle n'a pas eu le temps de poser sa question. Acceptez-vous de lui parler- "Bien sûr!" -Première question: "On dit que Jésus n'a pas existé. S'il n'a pas existé, pourquoi on en parle tant?". Je lui ai répondu du mieux que je pouvais. Elle semblait contente. As-tu une autre question?: "Oui! Quand est-ce qu'on va vraiment le savoir si Dieu existe? " Je lui ai répondu du mieux que je pouvais. Elle semblait contente. En m'en revenant, en auto, j'ai réalisé la portée de sa question. Elle souhaitait vraiment que Dieu existe. Cela lui apporterait de la joie. Moi si j'étais Dieu, et qu'une petite fille de sept ans trouve de la joie à ce que j'existe, je m'empresserais d'exister et de vivre pour l'Éternité. Ça ferait ma joie divine éternelle. La vie éternelle. Je lui ai composé une chanson À cette grande croyante de sept ans qui a peut-être donné à Dieu le goût de vivre dans la joie, je dédie cette chanson: Quand est-ce qu’on va le savoir Quand est-ce qu’on va le savoir On le saura peut-être Vraiment Mais quand est-ce qu’on va le savoir On le saura peut-être Musique Vraiment On appelle ça non pas un cercle vicieux mais... un cercle d'amour divin. Un "cercle herméneutique" comme on dit en certains milieux. Cela m'amène à ma cinquième source: 1 Jean 4. On connaît bien ce texte de la première épitre de Jean: Mes bien-aimés, aimons nous les uns les autres car l'amour vient de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et parvient à la connaissance de Dieu. Qui n'aime pas n'a pas découvert Dieu puisque Dieu est amour. Il y aurait tellement à dire sur ce texte que j'en dirai peu en terminant. Disons simplement qu'il nous laisse avec un critère d'interprétation et d'évaluation de la présence de Dieu dans une culture. Mais c'est un critère désarmant: "quiconque aime connaît Dieu". La présence de Dieu dans une culture s'évalue à partir des "quiconque aime". C'est désarmant au sens strict: on en perd nos armes et on retrouve notre cœur. On retrouve Dieu en retrouvant notre coeur "Dieu" "Amour" "Est". Trois mots. Trois mots importants à conserver, sûrement. Mais si on ne pouvait qu'en garder deux, lequel laisserions-nous tomber. Notre monde, notre culture est comme un joueur qui lance les trois mots en l'air en espérant, sans doute, les rattraper tous. Il semble avoir laissé échapper "Dieu". Ce n'est peut-être pas le pire scénario. S'il tient fermement les deux autres "Amour Est", il retrouvera peut-être "Dieu". |